& blablabla & blablabli - t'es qui? {{PV Coco d'Amùùr <3

Suite direct du sujet Cauchemard & Interrogations, dans le Self

A la cantine, Emily n'avait quasiment rien mangé. Elle avait passé le plus clair de son temps à observer la nouvelle arrivée (encore une) et la famille Cullen, qui parlait plus fort que d'habitude. Elle avait même réussi à comprendre un mot ! Enfin, un nom... Bella. A ce moment là, d'ailleurs, la petite fouineuse n'avait pas retenu un sourire sans sous entendu. La famille Cullen n'ayant pas pour habitude de côtoyer le reste du monde, il devait leur être assez difficile d'accepter que le benjamin Edward ait une relation avec la fille du Chef Swan. Puis la cloche avait sonnée, et Emily s'était précipitée vers les cantinières, qui avaient attrapés son plateau au vol tandis que la demoiselle s'étalait gracieusement par terre, une fois de plus. Quelques rires atteignirent ses oreilles d'elfes, mais elle n'y fit pas attention, et courut jusqu'à sa salle de classe.
Emily était de très bonne humeur, car rien ne l'avait mis de mauvaise humeur. Elle s'était réveillée tôt, s'était préparée avec entrain, la bande original du film Hair en fond musical.
Elle avait un mot à dire au professeur de biologie par rapport à la sortie qui aurait lieu la semaine prochaine et sur laquelle elle faisait un article pour le journal du lycée. C'est pourquoi elle était pressée - en plus du fait qu'elle aimait papoter avec le prof. Elle traversa les couloirs le plus vite qu'elle pouvait sans risquer de tomber, et arriva avec dix minutes d'avance, puisque la sonnerie à laquelle elle avait répondue était celle qui prévenait les élèves qu'ils devaient finir leur repas. Elle salua le professeur, et posa son sac sur la table blanche déjà couverte du matériel d'expérience qu'ils allaient utiliser pour le cours. La discussion s'engagea.
Quelques minutes plus tard, les premiers élèves arrivèrent. Le professeur gratifiait la plupart d'un sourire ou d'un hochement de tête, Emily lançait un petit "salut" auquel personne sauf Queeny et quelques autres ne répondirent. Dans son dos, les conversations battaient leur plein.

Emily conversait allègrement avec le professeur de biologie tandis que les élèves arrivaient tour à tour et s'installaient, sans faire attention à l'excentrique petite orpheline. Elle même remarquait à peine les ricanements, chuchotements, discutions qui se déroulaient dans son dos, et elle ne remarqua pas l'arrivée de la nouvelle.

Enfin, Monsieur Rivière la pria avec un sourire de se rendre à sa place, parce que les autres aussi devaient bénéficier de son savoir. Elle sourit, et s'avança vers son siège, côté couloir, la seule table qui avait encore une place de libre pour un nouvel arrivant. Dans son dos, le professeur commençait le cours en saluant les élèves. Mais Emily ne l'entendit presque pas, car elle fixait les prunelles orangées de sa nouvelle voisine de laboratoire. Miss Adriell en personne, quel luxe! songea-t-elle avec un sourire en coin.

Emily s'assit joyeusement, sortit ses affaires, et se tourna vers la nouvelle. Elle l'observa un peu avant de l'aborder. Elle avait des cheveux bruns, mi longs, soyeux, et une peau pâle. Ses yeux brillaient étrangement, remuant en tout sens. Les traits fins de son visage semblaient être le travail d'un peintre célèbre, et il l'avait faite parfaite. Un peu intimidée, elle se lança cependant, avec sa bonne humeur habituelle.
« Salut! Je m'appelle Emily, et toi, c'est Chloé, c'est ça? »
Elle souriait toujours, et son regard fit le tour de la classe en quelques secondes : tout le monde était concentré sur ce que racontait le professeur. Elle même savait déjà le sujet du cours, et elle connaissait par cœur le spitch que Monsieur Rivière faisait en ce moment même. Bien sur, ce n'était pas le cas de Chloé, mais Emily dans son allégresse, s'en fichait assez. Elle voulait juste la connaitre, puisque de toute façon, elle serait le sujet d'une des pages du cahier-classeur d'Emily. Autant en apprendre un maximum sans rien faire d'illégal, ou sans prendre qui que ce soit en filature.

Elle reposa son regard sur Chloé, songeant à tout ce qu'elle avait entendu sur elle, soit pas grand chose. Evidemment, son arrivée avait fait la une du journal du lycée, mais cependant, la demoiselle restait entourée de mystère. Qui elle était, d'où elle venait? Autant de questions sans réponses, pour l'instant tout au moins. Emily contait bien changer cela. Sans trop forcer, cependant, parce qu'elle ne voulait pas se faire détester en une petite heure de biologie.

Après quelques secondes d’attention, je m’aperçu que M. Rivière était le professeur le plus ennuyeux que j’avais pu connaître dans ma petite vie de vampire. Il parlait lentement, mâchait ses mots trente fois avant de les prononcer, ne savait pas très bien se faire respecter, et enseignait un cours que j’avais déjà étudié trois ou quatre fois dans d’autres collèges. J’étais là, assise sur ma chaise de laboratoire, à griffonner sur mon cahier classeur. Ce que j’écrivais ne voulait absolument rein dire car mes sens s’affolaient à cause de ma voisine, Emily. Mais, j’essayais de ma contrôler un minimum, « pour le bien de la communauté ». En plus, comme si ça ne suffisait pas, ma voisine me fixait comme pour lire dans mon âme. J’avais encore plus peur de la manger, vu comment elle s’intéressait à moi, c’était très t’entent. Pour ne pas faire de bêtise, je tournais la tête à droite et à gauche. Les bavardages battaient leur plein, aucun élève n’écoutait ce que l’enseignant disait, et celui-ci ne savait pas quoi faire devant une classe aussi peu discipliné. Il continuait alors à parler, dans le vide.

Tout à coup, Emily se leva, on ne sait pourquoi, et partit chercher du matériel d’expérience au fond de la classe. Un soulagement énorme m’envahie, mais je me retournais, quand même, pour voir ce qu’elle faisait. Elle prenait des bacs bleu foncé, et commençait à les distribuer. La classe se remplit alors de petits chuchotements accompagnés par de petits rires mesquins. La jeune fille aux cheveux bruns avait, en une minutes, monopolisé l’attention de tout le monde. Mais, pas dans le bon sens. Les autres étaient tous prêt à la faire tomber, lui faire des croches pattes, ou la pousser, d’autant plus qu’avec sa maladresse habituelle c’était dix fois plus facile de la faire trébucher et de prétendre qu’elle c’était fait mal toute seule. Moi, malgré le fait que je voulais la manger, j’avais quand même un peu pitié d’elle. La vérité était qu’elle n’avait pas vraiment le corps d’une jeune fille de son âge, qu’elle semblait appartenir à un autre monde, et qu’elle ne rouspétait jamais après les imbéciles. Résultat, elle était leur souffre douleur.

Je l’observais avec beaucoup de pitié lorsqu’elle vint déposer une boîte sur notre table. Gêné qu’elle l’ait remarqué, je détournai le regard. Pour changer de sujet, je me mis à regarder dans le rectangle bleu. Il était remplit de petites lamelles de microscope, toutes imbibé de sang humain aux groupes sanguins différent. Même si j’avais déjà étudié ce cours, je n’avais pas prévu que cette fois-ci mes hormones vampiriques s’agiterait autant, et que ma bouche saliverait toute seule. Je n’arrivais pas à quitter la boîte des yeux, mon corps semblait avoir des intentions que seul mon cerveau contestait, en vint. Cela semblait si naturel de vouloir goûter de ce sang pour un vampire. Paniqué, je jetai un regard à la classe pour m’assurer que personne ne voyait mon état inquiétant. Par chance, ils s’amusaient tous avec le matériel. C’est alors qu’une phrase de mon père me vint à l’esprit :

« Si tu ne mange pas le matin, Chloé, ta journée se passera mal. »

Il disait toujours cela lorsque j’étais petite, et c’est maintenant que j’en comprenais le sens. Je n’avais rien dans l’estomac, et comme par hasard, c’était ce jour là que j’observerai du sang. J’étais complètement affamé, et j’avais envie de me nourrir de l’un de ses idiots qu’étaient les élèves de ma classe. J’étais tellement obsédé que ma tête commençait à me tourner. Puis, Emily revint s’asseoir à côté de moi. Je n’allais pas résister très longtemps à cette envie meurtrière avec elle près de moi ! Essayant de garder un peu de sens froid, je levai la main et demandai d’aller à l’infirmerie de toute urgence. De là, je pouvais plus facilement rentrer chez moi pour me calmer.

Malheureusement le professeur demanda que quelqu’un m’accompagne.

Emily évita un croche patte, sourit gentiment à l'élève mal intentionné qui grognait parce qu'elle l'avait vu, et continua à poser les boites sur les tables, comme si de rien n'était. Les copains de l'élève - un dénommé Yann - rigolaient de lui. Il était connu qu'Emily faisait plus qu'attention lorsqu'elle distribuait les boites de biologie, et elle ne se faisait presque plus jamais avoir. Eric Yorkie, le rédacteur du journal du lycée, laissa échapper un rire aigü et les lèvres d'Emily se retroussèrent. Il n'était décidemment pas bien discret.
L'orpheline prit la dernière boite, la sienne - enfin, la leur, puisqu'elle avait maintenant une voisine de laboratoire. Monsieur Rivière était soulagé, car les élèves étaient toujours plus attentifs quand il leur faisait faire des tests. Ils savaient qu'il n'hésitait pas à reprendre le matériel si cela était nécessaire. De toute façon, c'était toujours comme ça le lundi : les élèves se racontaient leurs week-end. Les prochains cours se passeraient mieux. Emily arriva devant sa table, posa la boite devant Chloé, retourna vers le bureau du professeur avec un sourire, échangea un mot avec lui, et revint vers sa camarade. Elle observait la boite, les narines dilatées. Ses pupilles, orangées un instant avant, tournaient vers le noir profond. Le sourcil gauche de la petite humaine s'éleva, formant un accent circonflexe au dessus de l'émeraude de son regard.
Elle s'assit à sa place, regardant Chloé sans comprendre. La nouvelle leva la main, demandant à aller à l'infirmerie. Evidemment, Emily fut désignée pour l'accompagner.
« Viens... Ca va passer. T'aimes pas être devant du sang... »
Automatiquement, Emily passa son bras autour de la jeune fille, mais, voyant le regard noir que cette dernière lui lança, se retira, se contentant d'avancer vers la porte, qu'elle tint ouverte devant Chloé. Une fois dans le couloir, elle sourit.
« Ca va mieux? »
Elle s'inquiétait vraiment pour la demoiselle. Il n'était pas rare de voir des élèves s'évanouir lorsqu'ils faisaient des extractions de sang, mais il était plus occasionnel qu'un élève se sente mal rien qu'à la vue du sang sur un bout de chiffon.

Emily sentit et vit le trouble dans les yeux de Chloé. Pendant quelques secondes, elle crut que cette dernière allait se mettre à pleurer, mais heureusement, elle se contenta de s'excuser, toujours étonnée par ce que lui avait dit sa camarade. La Forksienne sourit gentiment sans chercher à enfoncer le couteau dans la plaie. Cela ne serait d'aucune utilité et ne ferait de bien ou de plaisir à personne.

Elle observait toujours le visage pâle de la nouvelle ; elle avait noté sa peau pâle, ses yeux sombres qui changeaient de couleurs à toute vitesse. Mais ce qui l'intéressait plus pour l'instant, c'était le scintillement de ses cheveux bruns et la finesse de ses traits. La demoiselle avait la beauté d'une statue de marbre grecque, et la grâce d'un ange. Elle dégageait une aura qu'Emily n'arrivait pas à identifier ; évidemment, elle ne sentait pas les ondes destinées à effrayer le commun des mortels...

Mme Pompom revint vers les deux jeunes filles, ses petits gras se balançant joliment de droite à gauche et de gauche à droite au rythme de ses enjambées qui trahissaient son émotion récente. Emily ne put s'empêcher de poser sur elle un doux regard destiné à l'apaiser, et lorsqu'elle arriva à leur hauteur, elle lui frôla la main en guise de réconfort - pour l'instant, elle ne pouvait faire mieux.

L'infirmière expliqua qu'elle n'avait put joindre les parents de la demoiselle Adriell, et que, comme Port Angeles, c'était loin, il était préférable qu'elle reste à l'école. Comme Chloé refusait, elle commença à s'enliser dans une argumentation inutile, jusqu'à ce que, à la grande surprise de tout le monde, la vampire demande à Emily de prendre les choses en main. Mais, avant que l'apostrophée ne soit remise de sa surprise et n'ait commencé à parler, Chloé éclata de rire. Sa camarade de classe ne put que sourire à son tour, et lancer un regard désolé sur l'infirmière qui s'en allait en maugréant : « Fais-en ce que tu veux, oh ! »

Emily tourna la tête vers Chloé, donc le rire se calmait petit à petit. Elle restait secouée par moment de petits sanglots de joie, mais souriait maintenant, observant la petite orpheline avec un étonnement mêlé de respect bizarroïde. Emily ne voyait pas ce que son comportement avait d'étrange... Elle avait bien fait attention à ne pas se montrer complètement pétée devant Chloé, histoire de bien commencer leur relation, et pourtant, les yeux pourpres la fixait avec un ébahissement non caché. Finalement, la petite musicienne décida que c'était un regard positif, et passa à autre chose.

Elle se rassit sur le banc, les yeux levés sur Chloé, attendant de savoir ce que voulait maintenant faire cette dernière. Il était hors de question de retourner en biologie, et le cours durait trois heures. Même si, dans une heure, les boîtes à sang seraient rangées, Chloé semblait particulièrement sensible, et, ayant vu ce dont elle était capable, Emily jugeait préférable de ne rien tenter. Il fallait juste qu'elle prévienne M. Rivière et qu'elle récupère leurs affaires - mais ça pouvait attendre.

Finalement, Chloé se lança dans la plus longue tirade qu'Emily l'ait entendu dire jusque maintenant :
- Ok, je sais je suis un peu folle mais j'aimerais que l'on parle. Si tu veux bien! Puisque tu es très patiente en vers moi qui suis... Bref. Je t'accorde une après midi tout entière. C'est à dire que pendant cette "après midi", je répondrais à toutes tes questions. Enfin je vais essayer. D'accord?!!
Emily fronça les sourcils quelques micros-seconde, puis sourit de toutes ses petits dents d'humaines. Elle acquiesça avant d'ouvrir la bouche, et sortit son portable de sa poche : c'était là qu'elle notait tout, ses rendez-vous, ses devoirs, ses jobs...
« Mam'zelle, je s'rais ravie de papoter avec vous mercredi prochain. Malheureusement, j'ai un emploi du temps de ministre - j'suis forte, dans une mini-ville pareille - donc je peux pas avant. A moins... »
Elle leva les yeux vers Chloé et se frappa la tête comme une idiote ; imitation caricaturée de la trouvaille dans les très mauvais films américains.
« Que suis-je bête ! Nous avons trois heures devant nous !! »
Elle rangea avec entrain son gadjets dans sa poche, et sourit à la vampire, qui devait la prendre pour une tarée - toute façon, si elles devaient parler trois heures, autant être prévenu des termes du contrat : ce serait une discussion de folles.

Elle faillit tendre la main vers Chloé pour lui prendre la sienne, mais retint son geste au souvenir de la dernière fois où elle s'était approchée d'un peu trop près. Autant ne prendre aucun risques.