Superbe arrivée à Forks U_U

A ce qu’il parait je suis dans la forêt de Forks. Enfin c’est ce que m’a dit le dernier passant à qui j’ai demandé mon chemin, il y’a un peu plus de quarante-cinq minutes. Depuis, pas âme qui vive. La lumière perse difficilement les feuilles épaisses des arbres ici, et puis les trombes d’eau qui tombent sur ma tête n’aident en rien. Enfin, s’il y avait seulement un rayon de soleil. Je suis adossée à ma portière depuis cinq bonnes minutes. Un seul coup d’œil au dessous du capot m’a suffit pour savoir que ma voiture ne redémarrera pas de si tôt. Et je suis là, bras ballants, mes cheveux dégoulinants sur mes épaules mon dos, secouée par de violents frissons à cause du froid puisque les seuls vêtements pour me couvrir sont un marcel juste assez long pour couvrir mon nombril et un jean largement déchiré de part et d’autre. Cette ville est la pire de toute en cette saison, cela ne fait aucun doute. Dire qu’hier j’étais sur les routes de Seattle, fenêtres ouvertes pour échapper à la chaleur presque étouffante. J’ai l’air bien maintenant.

Cinq bonnes minutes à réfléchir sur la façon de m’y prendre. Je suis débrouillarde, mais, je dois l’avouer, parfois carrément flemmarde et à ce moment précis, j’avais la vague impression d’avoir très bientôt un gros effort à fournir. J’avais le choix entre attendre dans ma voiture que la pluie cesse en espérant que les gens sortiraient de chez eux et tombent sur mon cas en détresse, puisque bien évidemment, je n’avais aucun moyen de communication sur moi (une idée que je m’étais faite de la liberté, quelle idiote !). Mais dans ce cas là, je risquais d’attendre longtemps car le peu que je voyais du ciel gris foncé ne m’annonçait rien qui m’aille. Ou bien je pouvais encore pousser. Pousser, non mais quelle idée par un temps pareil. Et puis j’avais parfois beau nier être une fille, je n’avais pas non plus la force d’un homme. Bien sur ma titine ne devait pas peser bien lourd mais j’ignorais au bout de combien de temps je trouverai une habitation et il était hors de question de la laisser seule ici ! J’ignorais à quel genre d’endroit j’avais à faire, quel genre de zigottos traînaient dans le coin et ma voiture était aussi ma maison, il ne fallait pas l’omettre.

Je soupirai, presque anéantie par le choix que je venais de prendre, mais qui était le seul valable. J’attachais mes cheveux en queue de cheval et entrepris de mettre ma voiture, rangée sur le bas côté, sur la route. Mais mes efforts restèrent vains. Je n’eu qu’à baisser les yeux pour comprendre pourquoi. La pluie avait transformé la terre en bout et avait enlisé les roues. C’était comme tenter de déplacer un éléphant.

D’un naturel pourtant patient, mes nerfs commençaient à flancher. J’étais pétrifiée par le froid, ma peau me tiraillait, mon ventre gargouillait de plus en plus fort et j’étais seule au monde dans un moment où une aide aurait été plus que bienvenue.

Forcée, je décidais de m’asseoir dans ma voiture, portière ouverte, phares allumés, prête à crier comme une folle furieuse après la première personne qui passerait dans les parages. A croire que le jour de mon anniversaire était maudit.

Après avoir guetté un certain moment que quelqu’un arrive, en vain, je m’étais résigné à passer le temps. J’étais penchée sur mon autoradio en tentant de trouver une musique convenable mais le bruit qui s’échappait n’était qu’un épais brouillard me perçant les tympans. Plus aucun doute, j’étais vraiment dans un coin pommé, il ne devait même pas avoir une seule antenne à des kilomètres puisqu’il n’y avait rien à capter. J’allais me redresser au moment où quelqu’un frappa à la vitre de ma voiture. Ne distinguant pas tout de suite d’où était provenu le bruit – j’imaginais déjà un ours affamé s’attaquant à mon épave ou pire encore – je sursautai violemment, me cognant la tête contre le volant ce qui déclancha un klaxon bref mais puissant qui me fit hurler.

Je me redressai, m’appuyai sur mon siège, une main sur mon cœur qui s’était emballé puis tournai la tête sur ma gauche pour apercevoir un jeune homme planté derrière ma portière. Je soupirai de soulagement bien que je me sentais horriblement honteuse. Ce n’était pas mon genre d’être froussarde à ce point, moi qui avais vécu pas mal de situation, mais se retrouver dans un trou perdu et qui plus est, une forêt sombre, par un temps aussi pourri, sans aucun contact humain, il y avait de quoi se sentir légèrement nerveux.

Il me fallut quelques bonnes secondes pour reprendre mes esprits. Je respirai un bon coup, regardais le jeune homme de biais puis abaissais ma vitre manuellement, laissant s’engouffrer la pluie à l’intérieur (j’étais déjà assez trempée pour ne pas sentir la différence). Il avait l’air d’avoir à peu près mon âge, mais contrairement à moi, était d’une beauté à couper le souffle. Moi qui avait pourtant une préférence pour les typés, ce garçon là, malgré son teint pâle, presque transparent avait un charme fou, presque irréel. Son teint était laiteux, étrange, mais il n’y avait rien d’étonnant s’il vivait ici, avec ce temps. D’ailleurs, que faisait dehors une personne d’apparence aussi soignée par ce temps ?

Je finis enfin par décrocher une phrase, encore à demie essoufflée par ma peur bleue.

- Nom de dieu tu m’as fait peur !

Je le tutoyais, plus par habitude que par impolitesse. Et puis il avait mon âge, il ne devrait pas se sentir offusqué.

- Je peux faire quelque chose pour toi ?

Question stupide pour quelqu’un dans ma situation actuelle. Si quelqu’un avait besoin d’aide, c’était bien moi. Mais il ne m’était pas venu à l’esprit un seul instant qu’il était là pour mon cas.

Je le regardai un instant sans comprendre, le volant avait dû m’assommer plus que je ne le pensais XD. Puis me vint à l’esprit qu’en effet, il n’était certainement pas venu ici dans le but de me saluer, mais plutôt de m’aider. J’étais certainement trop étonné de sa présence dans les parages pour m’en rendre compte tout de suite.

Lorsque le jeune homme se pencha vers moi, afin d’inspecter l’intérieur de mon véhicule, je reculai instinctivement. J’ignorai pourquoi j’avais eu ce réflexe assez vif. Soit parce qu’il était un parfait inconnu, soit parce qu’il dégageait quelque chose, je n’aurai su dire quoi, qui me poussait à prendre mes distances. J’évitai alors de le regarder, ne tenant pas à savoir l’expression qui avait dû se dessiner sur son visage devant ma réaction.

Et puis finalement avant même que j’ai prononcé un mot, l’apollon fit le tour de ma voiture et tenta de la pousser. J’allai sortir pour l’aider mais il ne me demanda rien et puis, après un instant qui me parut bref (il s’agissait pourtant de 10min), il réussit à la sortir de la boue, à ma plus grande stupeur. Enfin je n’allais pas me plaindre tout de même ! Il remit le véhicule sur la voie puis le poussa pendant un bon moment, je me trouvai même un peu… égoïste de rester assise sur le siège avant alors que Stefan trimait sous la pluie. Mais j’avais l’excuse d’être complètement glacée, fatiguée, de n’être qu’une fille, et surtout, il ne m’avait rien demandé ! XD

J’entrouvris la bouche lorsque je vis une superbe Audi à quelques mètres de là. Le jeune homme arrêta de pousser une fois à sa hauteur et me demanda d’ouvrir le capot, alors qu’il était déjà en train de sortir des pinces crocodiles de son coffre.

- Je ne pense pas que ce soit les batteries, j’ai pu utiliser mon autoradio et les phares.

J’ouvris tout de même le capot en me penchant précautionneusement cette fois sous le volant pour actionner le mini levier puis sortie de la voiture pour le rejoindre, les mains enfoncées dans les poches de mon jean, le dos courbé et la tête penchée pour échapper à la pluie. Je devais vraiment avoir une allure des plus triste, surtout avec mon jean déchiré. Pour le peu qu’il s’imagine que je sois une clocharde…

Je m’approchai de lui tout en gardant une certaine distance cependant, toujours par instinct et sans bien comprendre pourquoi.

- Une pièce à du lâcher quelque part ? Qu’est-ce que t’en pense ?

Je levai les yeux vers lui. Je lui parlai avec une véritable aisance, par contradiction avec la distance physique que je gardais entre nous.

Citation :

"Si c'est le cas, il vaut mieux contacter un mécano"

Contacter un mécano, bien sur mais comment ? Il n’y avait aucun réseau, je m’en étais moi-même rendue compte. La prochaine antenne devait se trouver à quelques bornes de là, mais quelques bornes, c’était quand même un bout de chemin. Je ne relevai pourtant pas, ne souhaitant pas interrompre ses réflexions alors qu’il était penché sur le moteur. En sa présence, bizarrement je n’osai pas regarder moi-même pour me faire une idée des dégâts de ma voiture. Encore moins vérifier ses dires de peur de le contrarier.

Et puis Stefan alla s’installer sur le siège avant de son Audi. Pendant un instant, je cru qu’il allait me laisser plantée là et repartir, ce que j’aurai sans doutes pu comprendre étant donné la situation dans laquelle je me trouvais. Et puis il ressortit du véhicule pour s’éloigner déjà vers la lisière. Je me sentais à ce moment là étrangement mal à l’aise, comme si ma présence était dérangeante, oppressante, pour le jeune homme. Je baissais les yeux, légèrement vexée. Mais après tout, peut-être n’était-ce qu’une impression. J’étais d’un naturel parfaitement sociable, alors il n’y avait aucune raison d’en arriver là.

Citation :

"Mon portable n'a pas de réseau, je n'en ai pas pour très longtemps. Je vais couper à travers bois pour chercher de l'aide. Tu peux t'abriter dans ma voiture, j'ai laissé les clés dessus pour que tu puisses mettre le chauffage. Ne t'en va pas avec, je compte sur toi."

Et il s’en alla. Je n’eu même pas le loisir de le suivre des yeux puisqu’il s’était déjà comme évaporé dans la forêt. Il me fallut quelques secondes pour comprendre le sens de ses mots ? Moi ? Dans CETTE voiture ? Je ne me fis pas prier deux fois et c’est avec enthousiasme que je m’installais à l’intérieur tout en refermant la portière sur moi. Je restai un instant immobile, puis fit courir mes mains sur le tableau de bord. Les sièges, le levier de vitesse… Il s’agissait là d’un vrai petit bijou. Voilà, ici j’étais au septième ciel. Je jetais un regard mauvais sur la pauvre voiture hors d’état à côté de l’Audi, comme si elle ne m’appartenait plus. Comme si j’étais ici chez moi. Moi qui me contentait d’habitude de si peu, devant une merveille comme celle-ci je ne pouvais que plier. « Ne t’en va pas avec, je comptes sur toi »… Bien qu’être maîtresse de cette voiture me démangeait, je n’aurai certainement pas été jusque là. J’allumai le chauffage et me détendis un peu. La clé était sur le contact. Ce jeune homme était vraiment un gentleman pour s’investir autant. Je m’en voulais tout de même de ne pas l’avoir encore remercié pour son geste, et de l’avoir laissé partir alors que j’aurai très bien pu en faire autant tandis qu’il serait resté ici. Tant pis, quand il reviendrait je franchirai cette barrière qui me tenait éloigné de lui malgré moi et le remercierais chaleureusement, c’était la moindre des choses. Si tout le monde était aussi serviable que lui, je prolongerai alors peut-être mon séjour à Forks. Me poser dans une ville quelques temps ne pourrait pas me faire de mal, et puis de toutes façons j’ignorai combien de temps il me faudrait pour réparer ma foutue voiture. Je n’étais pas obligée de partir avec après tout, dans une Audi comme celle-ci, les sensations était très facile à trouver… Je ne faisais rien de mal...

Je tournai la clé dans le contact et fit vrombir le moteur. C’était une sensation de puissance que je n’avais plus ressentie depuis mon départ d’Everett…

Citation :

Tapotant délicatement à la vitre, il lui fit signe de baisser la vitre avec un petit sourire.

J’avais bien trop été distraite pour me rendre compte que le jeune homme était de retour avec… une dépanneuse. Lorsqu’il tapota à la vitre, je sursautai légèrement. Et bien ! Il ne faisait pas les choses à moitié. Et il avait été très vite également. Finalement la civilisation n’était peut-être pas si loin. Je coupai le moteur l’air tout penaud d’une petite fille prise en flagrant délit de bêtise puis ouvrit la vitre. Au moins avais-je remarqué le sourire sur ses lèvres. Il avait l’air beaucoup moins froid qu’auparavant. Peut-être était-ce le soulagement de se débarrasser de moi.

Citation :

"La dépanneuse est là"

J’accrochai mes deux mains au rebord de la vitre et passai la tête par-dessus. Je constatai par moi-même que ce qui me servait de voiture était déjà tracté sur le camion du garagiste. Mon expression était parfaitement risible : on venait de me briser un rêve. J’affichai un air à la fois déçu et clairement boudeur. Je soupirai, résignée et m’apprêtai à sortir de l’Audi quand le jeune homme fit le tour du véhicule et s’installa côté passager.

Citation :

"Cette course dans les bois m'a un peu fatigué. Au fait, moi c'est Stefan."

Je arquai un sourcil, sans réellement comprendre ce qui se passait. Il était impossible pour moi que Stefan me laisse conduire sa voiture. Je connaissais ce genre de gars. Jamais ils ne laissaient une fille toucher à leur bébé ! En tout cas, j’avais l’occasion de rester une seconde de plus dans ce qui fut ma voiture l’espace de quelques minutes.

- Tu n’étais vraiment pas obligé d’en faire autant tu sais. Je n’ sais même pas comment te remercier… (Je l’inspectai du regard un instant) Tu es tout trempé… Je me sens vraiment gênée. En tout cas, merci, merci beaucoup…

Je me redressai et tournai légèrement le buste de sorte que je sois plus ou moins face à lui, et lui tendit une main amicale.

- Moi c’est Edj’

Je lui lançai un sourire à faire fondre n'importe quel garçon normalement constitué et jetai un coup d’œil dans le rétro à la dépanneuse qui attendait.

Citation :

« Oui, l'eau ça mouille, surtout à Forks. Ne t'en fais pas pour ça, ce n'est pas grave ... Vraiment. »

Il avait l’air de penser ce qu’il disait, et pas seulement pas politesse. Ca me rassura quelque peu et je me sentie tout de suite moins coupable. Lorsque je lui tendis la main, il afficha un air hésitant. Quoi, j’étais si repoussante que ça ? Il aurait pu au moins faire un effort tout de même ! J’allai lui demander gentiment ce qui n’allait pas chez lui quand un bruit fracassant se fit entendre. J’avais à peine eu le temps de regarder de quoi il s’agissait que Stefan détachait sa ceinture et sortait de l’Audi pour aller voir de quoi il en retournait. Quand à moi, je sorti à mon tour de la voiture à ce qui me semblait la vitesse d’un escargot comparée au jeune homme.

Je refermai la portière derrière moi et vit Stefan conseiller au garagiste qui sortait du camion de rester éloigné. Je fronçai les sourcils. Une voiture avait complètement emboutie un arbre. C’était tout de même son boulot, et s’il y avait des blessés ?! Il était clair que Stefan avait été d’une grande aide jusqu’à cet instant mais maintenant ça pouvait très bien tourner au drame. Ce que je compris encore moins, ce fut le garagiste qui eu l’air d’obéir à Stefan. Il se contenta de remonter dans le camion sans un mot. Non mais quel incompétent !

La pluie avait cessée et je pu distinguer clairement Stefan se pencher en avant pour vérifier les dégâts. Quant à moi, j’avançai déjà vers lui, bien qu’un peu hésitante, appréhendant ce que j’aurai pu découvrir mais pourtant prête à donner un coup de main. Encore à quelques mètres, j’élevai la voix pour me renseigner.

- Il y’a des blessés ?

Je crois que c’était l’anniversaire le plus riche en émotion de toute ma vie. Peut-être que cette fois je n’y échapperai pas, et que je devrais, tout comme Stefan l’avait fait auparavant pour moi, aller chercher de l’aide, seulement j'ignorai complètement par où aller. Il ne fallait pas que je commence à paniquer mais je sentais déjà l'adrénaline monter en pensant qu'une vie dépendait peut-être de moi à cet instant.

Citation :

"Tout vas bien, personne n'est en danger."

Ellasandra venait de sortir de sa berline désormais mal en point avant de prononcer cette phrase qui se voulait rassurante. Je soupirai, soulagée et me détendit légèrement. Stefan s’approcha de moi et me fixa droit dans les yeux, sans ciller. Je dû faire un pas en arrière sous l’intensité de son regard et quelque chose de particulier traversa mon corps tout entier. Un sentiment d’impuissance. Et j’eu alors un comportement qui n’était pas le mien, sans pour autant m’en étonner, ou m’en rendre compte. Je n’ajoutai rien. Je ne bougeais même pas le petit doigt pour m’assurer que l’accidentée n’avait pas dit ces mots dans le seul but de me rassurer. Et puis apparemment elle était indemne puisqu’elle était sortie assez facilement du véhicule emboutie. Elle n’avait même pas l’air d’avoir une égratignure… Un coup de chance ? Un peu gros quand même. Je ne relevai pas. Je me contentai de me taire.

Le garagiste lui aussi semblait ne pas comprendre l’ampleur de la situation. Il se contenta de réitérer la même opération de dépannage pour la berline. Sans même prononcer un mot. C’était louche. Et Stefan quant à lui paraissait parfaitement à l’aise. Allant même jusqu’à plaisanter ! L’instant d’après il conduisait l’Audi jusqu’à Ellasandra et moi et nous disait poliment de monter dans la voiture. Je fis ce qu’il dit sans rechigner, accompagnée par l’autre fille. Je montais à l’arrière, mal à l’aise.


J’avais à peine posé mes fesses sur le siège que Stefan démarra en trombe, me plaquant en arrière. Je me dépêchai d’attacher ma ceinture. Il roulait comme un fou, il fallait le dire. Une migraine commença à me submerger. Quelque chose n’allait pas, mais j’étais incapable de mettre le doigt dessus. Je restai muette, une main plaquée sur la bouche.

La vitesse ne me gênait pas non, j'étais même une fana de vitesse. Les sensations fortes, c'était mon truc, mais la sensation que je ressentai à ce moment là n'avait rien avoir avec tout ça. J'avais l'impression d'avoir été... détournée. C'était une impression vraiment étrange, mais je me sentais perdue et complètement déboussolée. Sans le savoir, j'avais tellement une mentalité rebelle et têtue que le pouvoir qu'avait exercé Stefan sur le garagiste et moi m'avait complètement chamboulée. Je me rendais bien compte que quelque chose n'allait pas mais j'étais bien incapable de mettre le doigt dessus.

Ellasandra me demanda si j'allais bien, affirma aussi que j'avais l'air plutôt pâle. Je m'en étais douté... et ne prenais pas la peine de lui répondre, me contentant d'hausser les épaules. A côté de cette femme, je ne me sentais pas à ma place. Chaque fois que son regard se posait sur moi, il me transperçait littéralement. Un peu comme Stefan. Ces deux là étaient de mèches... Quelque chose clochait chez eux... Non je devenais carrément hystérique là !

J'étais plongée dans mes pensées quand Stefan annonça que nous étions arrivés à destination. Je ne savais pas s'il allait filer aussitôt que nous serions sortie de la voiture Ellasandra et moi ou bien s'il allait patienter un instant par politesse. Par conséquent, je lui lâchai un "merci pour tout" presque inaudible, du moins à l'oreille humaine avant d'ouvrir ma portière. Je la refermai derrière moi et jetai à Stefan un regard remplit de doutes et de questions à travers la vitre du conducteur.