Rendez-vous nocturne [Emily]

William s'était volatilisé, laissant la jeune femme s'installer sur son banc et pleurer pour une raison que notre vampire devrait ignorer encore un peu. Celui-ci avait du faire preuve d'une extrême prudence pour ne croiser personne et traverser la ville qui le séparait de sa demeure un peu plus loin. Il y entra et referma la porte d'entrée derrière lui, se laissant adosser à celle-ci ensuite. Quelle matinée... il s'était mis dans un sacré pétrin. Non mais quelle idée d'avoir joué à ce jeu stupide ? Il s'était démasqué et devit des explications à cette jeune humaine; Il en regrettait pas cette rencontre. Après tout c'était de sa faute tous ça il lui devait bien; Elle était également... étrange. Ces larmes qu'il avait aperçut dans ses yeux un instant étais-ce la peur. Non autre chose... mais pour quelle raison dans ce cas ? Était-elle déçue par ce qu'il était réellement ? Il le saurait plus tard. Pour l'heure, il devait attendre et rester enfermé ici. Il aurait pu tout aussi bien aller dans les montagnes mais l'idée de briller comme un millier de diamants lui déplaisait.
Le jeune homme soupira et passa une main dans ses cheveux bruns lorsque son chat noir vint se frotter contre lui en ronronnant comme un hélicoptère. William sourit et se pencha pour prendre l'animal dans ses bras. Il le leva à hauteur de son visage et l'animal miaula en posant une patte sur le menton de son maître.

- J'ai bien faillit faire une grosse bêtise mon grand. Va falloir que j'aille chasser aussi avant de repartir.

Le chat lui répondit par un regard fauve, ronronnant de plus belle. William sourit et caressa la tête du chat avant de le reposer par terre et de se diriger vers le salon. A l'aide d'une télécommande qu'il prit sur un buffet, il alluma la stéréo dont les enceintes étaient accrochées dans les quatre murs de la pièce. La salle fut envahit d'une mélodie de Ludwig Von Beethoven, mélodie gracieuse et rêveuse qui apaisa immédiatement notre vampire qui se laissa écrouler de tout son long sur le sofa de cuir. Il poussa un soupir et le chat ne pu s'empêcher, comme à son habitude, de s'installer sur son ventre malgré la fraîcheur de la peau de son maître. Il se roula en boule et continua de ronronner de plus belle. William le caressa du bout des doigts en fixant le plafond. Comment allait-il tout expliquer à la jeune femme ?

Il resta ainsi des heures, sans bouger, écoutant les infinies mélodies du compositeur allemand. Lassé, le chat finit par se redresser en s'étirant doucement, baillant pour laisser voir ses petites dents aiguisées. Puis il sauta à terre et trottina jusqu'à la porte d'entrée qu'il griffa de sa petite patte en miaulant à plusieurs reprises. William se redressa alors et éteignit à regret la stéréo avant d'aller ouvrir à son chat qui couru pour disparaître dans les buissons. William regarda un moment autour de lui puis sortit à son tour pour se diriger vers la forêt. Là-bas, il chassa une biche et un jeune cerf pour apaiser sa soif qui avait grandit durant son immobilité. Une fois son repas terminé, il leva les yeux vers le ciel qui s'était beaucoup assombrit. Il était temps qu'il se rende au parc municipal.
Il y parvint en moins de deux minutes, s'y tenant comme promit pour répondre et poser quelques questions...

Les larmes s'étaient écoulés des yeux verts d'Emily pendant une demi heure, durant laquelle la seule pensée de la demoiselle avait été : il s'appelle William, il est beau et gentil, c'est un vampire, il n'est pas seul. Cette litanie avait tourné en rond dans sa tête, jusqu'à ce que son corps se dessèche. Son cœur, lui, aurait bien continuer un peu, aussi avait-elle avalé une bouteille d'eau d'un coup, pleurant encore sans larmes. Mais le système du corps humain ne fonctionnant pas ainsi, elle dut se résigner à cesser de pleurer. Après tout, elle avait passer sa vie à cela : cacher son malheur, sa tristesse, et jouer le bonheur. Pourquoi maintenant, cela ne marcherait-il pas?
Alors elle avait entendu des bruits d'enfants qui venaient jouer dans le Parc. Après tout, il était fait pour cela, à l'origine. Alors, elle s'était redressée, avait dialoguer avec Lily et Jake, qui lui avaient un peu remonter le moral - juste assez pour qu'elle rentre chez elle se composer une tête présentable. Une fois dans son appartement, elle fut tenter de se laisser abattre une nouvelle fois.
Le beau visage de William lui était apparut.
Une demi heure durant, elle avait tourné en rond dans sa maison, comme un fauve en cage. Heureusement, Séréna n'était pas là. Puis elle s'était allongée sur son lit, avait mit sa musique à fond, sautant toutes les chansons qui n'étaient pas assez hard. Pour la première fois, elle n'écouta pas une seule de ses compositions. Cela dura également une demi heure.
Puis elle s'était dit que c'était l'heure. En quelques expirations poussées, elle avait chassé de son être la tristesse, la mélancolie, s'était secouée la tête, les méninges, avait lu un peu, avait grignoté un des pains au lait (pleins de matières grasses et trop sucrés) que sa colocataire avait acheté quelques jours auparavant, avait travaillé sur son ordinateur, avait joué à des jeux idiots (toujours sur son ordinateur), avait retrouvé peu à peu la sourire, avait joué de la flûte un nouveau morceau de Beethoven, un peu difficile mais si joli, puis s'était mise à la batterie, ignorant les protestations de Jake qui voulait jouer à un jeu vidéo de bagarre (il adorait ça, comme tout mâle de 17 ans qui se respecte). Enfin, elle s'était autorisé un examen de sa petite personne. Elle avait décidé de se changer, pour diverse raison, mais principalement parce qu'elle adorait essayer les fringues de Séréna, mélanger leurs deux armoires...
Le soleil était encore haut dans le ciel, et il semblait à la demoiselle qu'il ne disparaitrait jamais derrière l'horizon. Elle était si excitée par la rencontre à venir, et en même temps, si terrifiée ! Après tout, elle avait beau rêver de créatures magiques, inhumaines... elle n'avait jamais pensé que cela pouvait vraiment existé. On l'avait ainsi éduquée, que même si elle souhaitait qu'il en fut ainsi, elle avait toujours eut la conviction profonde que ses désirs n'étaient qu'enfantins.
Elle avait donc enfilé six ou sept tenues, plus extravagantes les unes que les autres, avant de se fixé sur un truc plutôt sobre : un pantalon noir fluide, qu'elle portait beaucoup ces derniers temps, très large, et une salopette qui se terminait en jupe très courte et aux manches longues, blanche et noire à carreaux. Puis elle avait enfilé sa veste noir, avait lacés ses baskets, avait remis son ordinateur dans son sac, avait balancé ce dernier sur ses épaules, et était sortie dans la rue, souriante.
Heureuse de nouveau, elle s'était baladée sans buts dans Forks, à pied, essayant de trouver quelque chose à faire, puisque le temps avait décidé de ralentir notablement.
C'est ainsi qu'elle s'était retrouvée dans un bar, et qu'elle s'était misé à lire.
Le soleil se couchait, elle lisait toujours ; son livre était passionnant. Elle leva la tête de son livre, regarda le barmaid qui se moquait d'elle avec un client... et aperçut le ciel qui tournait au bleu profond. Un couinement lui échappa, et les deux hommes à côté d'elle éclatèrent de rire. Rangeant son livre, elle se mit à courir, et arriva essoufflée dans le Parc alors que le soleil se cachait totalement. William était là, dans l'ombre des arbres. Un muscle interne de la jeune demoiselle se détendit brusquement.

Elle s'avança vers le vampire, son sac de travers sur son dos, un sourire sur les lèvres.

William observait la nuit tombée. Plus aucun rayon de soleil ne traversait l'horizon désromais coloré d'un bleu nuit apaisant. Le ciel était sombre, quelques nuages étaient apparus, demains il ferait gris, ou il pleuvrait. Il pourrait sortir sans se retrouver piégé comme précédemment. Les étoiles ne tarderaient pas également... William fixait l'unique étincelle dans le cile : la planète Venus. Allez dans l'espace... une drôle d'idée qu'il n'aurait jamais osé tenté. Rester des mois à bord d'un mnuscule vaisseau dans l'apesanteur devait être vraiment trop inconfortable. Il n'aurait pas franchement supporté ça.
Le vampire quitta l'étoile des yeux et écouta les quelques rares grillons timides qui commençaient leur mélodie nocturne parmis les buissons du parc. William avança et s'installa sur le banc dans une position étrange : en tailleur. Pourquoi ? Il n'en savait rien, il était à l'aise ainsi tout simplement.
Fermant les yeux, il se laissa bercer par les bruits de la nuit et son obscurité qui le tranquilisait de façon admirable. Aillant chassé, il ne doutait pas que cette rencontre serait bien plus agréable que la précédente. Aucun risque qu'il ne perde la tête. Sauf si la jeune femme avait la maladresse de se blesser peut-être... parlons pas de malheur. Il s'imaginait des films pour rien.

Totalement détendu, il sentit l'arrivée de la demoiselle à peine était-elle entrée dans l'enceinte du parc. Il attendit un peu de l'entendre approcher, puis rouvrit doucement les yeux, lui randant le charmant sourire qu'elle arborait. Elle semblait en bien meilleure condition que lorsqu'il l'avait quittée. Elle s'était changée et paraissait aussi un peu plus détendue.
William aurait pu se lever par politesse mais il n'en fit rien, se contentant de l'attendre approcher un peu plus. Il lui désigna la place libre à ses cotés en notant qu'elle avait également prit son ordinateur. Ne s'en séparait-elle jamais ? Il n'avait rien à dire si tel était le cas. Dans son passé, le sien ne l'avait jamais quitté. S'il ne l'avait pas avec lui, il était stressé et mal à l'aise, incertain également. Mais c'était avant... aujourd'hui tout était bien différent, et son ordinateur ne devait plus être de ce monde. Et le résultat de quelques année de travail envolés. Ou volés tout court qui sait... ça n'avait plus vraiment d'importance.

Les environs, malgré les insectes nocturnes qui continuaient leur sérénade, restaient silencieux et calmes. William n'osa pas le briser, se contentant de regarder la jeune femme avec chaleur. Malgré l'obscurité, la pâleur de sa peau le faisait un peu contraster parmis tous ça. Il restait malheureusement et diaboliquement sublime. Une beauté accentuée par le doux sourire qu'il arborait, satisfait de la présence de la jeune femme.

Tandis qu'Emily s'avançait tranquillement vers son destin, elle sentait la symbiose présente. Le ciel bleu lui apparaissait comme un manteau qui la couvrait, ainsi que William. Le silence l'entourait doucement, telle une écharpe de laine douce. Les insectes produisaient assez de bruit pour que la demoiselle se sente bien. Elle avait la sensation de ne faire plus qu'un avec la nature qui l'entourait, et le beau William aux yeux de sang en faisait parti.

Lorsqu'elle fut assez proche de lui, il ouvrit les yeux, et un sourire de même acabit que celui d'Emily s'installa sur ses fines lèvres. L'humaine fit encore deux pas avant d'atteindre le banc, et, sans y faire attention, s'installa dans la même position que le vampire.

Sous la lumière de la lune qui montait lentement dans le ciel, il paraissait encore plus pâle, et l'astre nocturne et son cortège de petits nuages blancs l'auréolait. La demoiselle planta son regard dans le sien, son sourire disparut pour laisser place à une sérénité sans pareil. Elle ne pensait pas avoir jamais connu une situation si agréable. Dans sa tête, Lily et Jake ne parlaient pas mais elle savait qu'ils partageaient la beauté et la magie du moment. Pas même mentalement ils n'osaient briser le silence magnifique qui les entourait.

Emily aurait voulu prendre la main de William et resté ainsi pendant des heures. Mais cela lui paraissait inapproprié. Après tout, elle ne l'avait rencontré que le matin même... et elle n'avait aucune idée de ce qu'il se passait dans la tête de son compagnon. Aussi se décida-t-elle à briser le silence. Dans un souffle, sa voix se mêla au vent.

« Bonjour =) »

Et sa voix souriait. Et son visage souriait. Et ses yeux souriaient. Et son cœur souriait. Son être entier était tendu vers ce sourire naturel et complet.

Qu'allait-il se passer ce soir ? Elle n'en avait aucune idée. Elle avait simplement répondu à l'invitation de William. Il avait dit qu'il lui devait des réponses, pourtant dans l'esprit d'Emily il n'y avait pas tant de question que cela. Elle en était presque étonnée, car elle pensait qu'elle allait l'assaillir de toute part, et qu'une nuit ne serait pas assez pour qu'elle soit satisfaite. Mais non, elle voulait juste l'observer, entendre sa voix, se fichait de savoir qui étaient les autres. Cette envie la mit mal à l'aise soudainement, et elle décroisa ses jambes, posa les pieds par terre.

Levant la tête, elle observait le ciel et la lune, cherchant quelque chose à dire. Cette étrange attirance qu'elle avait pour William, et non pour ce qu'il était, ne lui plaisait pas du tout du tout. Elle n'avait pas l'habitude de ce genre de sentiment, et avait toujours été terrifiée par le jour où elle rencontrerait l'Amour. On lui avait dit : "tu le sentiras". Or, elle ne sentait rien du tout, et pourtant les questions fourmillaient dans sa tête. Se pouvait-il que ? Pourtant, elle ne sentait rien. La directrice de l'orphelinat lui avait dit : "toi, tu n'auras jamais de coup de foudre. Tu es trop réfléchie pour ça." Et jamais Emily ne lui avait parlé de ses lubies surnaturelles, de ses rêves d'aventures extraordinaires...

Un nuage plus opaque que les autres cacha la moitié de la face de la lune. Emily se tourna d'un bloc vers William, et, murmurant toujours :

« Bonne journée ? »

Plus il faisait sombre et froid, plus William se sentait dans son élément. Les bruits nocturnes ne le perturbait en rien, le vampire avait l'impression que le silence de la nuit enveloppait leur mélodie... comme une enceinte que l'on recouvrirait soudain. Etouffé. Le grésillement des insectes arrivaient dans ses oreilles comme étouffés. C'était le mot. Son instinct était focalisé ailleurs... et partout en même temps. Lorsque la jeune femme arriva et s'assied à ses cotés, William deigna ouvrir les yeux pour la regarder. Il ne prononça pas un mot, se contentant d'échanger un regard et un sourire. La jeune femme semblait effectivement bien plus détendue que tout à l'heure. Dans un sens c'était normal. Elle avait eu le temps de réfléchir et de remettre de l'ordre dans ses idées. Tout comme lui.
Le silence persistait, et ce n'était pas plus mal. Ils avaient toute la nuit pour aborder un quelconque sujet. Ah non... il fallait peut-être que la jeune femme dorme aussi... il avait tendance à oublier ce détail maintenant qu'il était un vampire. Il la laisserait guider la conversation de toute manière. Il n'avait aucune envie de la plonger dans cette histoire si elle n'en éprouvait pas le besoin. Ni de lui poser des questions du tac au tac.
Il détourna un moment ses yeux de la jeune femme, toujours en souriant, et referma les yeux pour penché très légèrement sa tête en arrière.
Les humains sente très bien les rayons du soleil qui frappe sur leur peau. William, lui, avait l'impresion de resentir comme un doux voile frais se déposer sur son visage lorsqu'il exposait celui-ci à la lune. Etrange... mais vraiment agréable...

Il entendit le murmure de la jeune femme lui dire bonjour. Bizarement, ce murmure n'eu pas l'air de briser le silence comme il aurait pu s'y attendre. En fait, c'était plutôt comme un souffle qui s'y ajoutait... bref.
William ne rouvrit pas les yeux mais son sourire s'agrandit un peu. Il répondit alors d'un mumure velouté :

-Bonjour.

Derrière ses paupières close, William sentit la jeune femme sourire. Il finit par rouvrir les yeux doucement et quitta le ciel de plus en plus étoilé du regard pour poser celui-ci sur le visage d'Emily.
La jeune femme qui s'était installée en tailleurs, reposa ses pieds au sol avec un air mal à l'aise. William la regarda faire, de nouveau silencieux, se demandant ce qui pouvait bien troubler la jeune femme. La réponse lui vint subitement, évidente. Trop évidente. Il était bien la seule chose qui pouvait la troubler ici...
Un peu déçu d'être la cause de cette gêne passagère, William se pinça les lèvres et se mit à observer une couleuvre qui s'enfonçait dans un buisson plus loin.
La lune fut subitement a moitié recouverte d'un voile gris. William se tourna vers Emily au moment même ou celle-ci exécutait la même chose. Elle lui demanda s'il avait passé une bonne journée. William sourit de nouveau et haussa les épaules.

- Je n'ai pas fait grand chose à part resté enfermé à vrai dire... et écouter de la musique classique. Rien d'interessant. Et toi ?

Il n'allait pas préciser qu'il était allé dévoré des animaux sauvage. Ce serait vraiment idiot. Il se contenta d'attendre la réponse de la jeune femme, immobile, ses yeux braqués dans les siens.

Oupss... Mauvaise question. Elle n'allait tout de même pas s'amuser à lui dire qu'elle avait passé la journée à pleurer ! Elle revécut sa journée en accélérée, et décida, sans savoir que William avait la même chose, de présenter une demi vérité. Après tout, elle aurait dut réfléchir : c'était évident qu'il allait lui retourner la question. Mais, comme trop souvent, elle avait parler, penser ensuite. Il fallait qu'elle se décide à changer cela.
Pour l'instant, elle répondait. Oubliant ses accès de faiblesse.
« J'ai travaillé, mangé, fait de la musique, lut. La routine, en fin de compte. »
Elle avait commencé plutôt rapidement, toujours à voix basse, puis, l'étrangeté de son comportement l'avait forcé à ralentir. Oui, elle s'en étonnait elle-même : après avoir rencontré un vampire, qu'avait-elle fait? D'abord, elle avait pleuré. Déjà, ça, c'était étrange. Mais après, elle avait juste... vécut, normalement, comme si rien d'anormal ne s'était passé. Enfin, après tout, elle s'appelait Emily Lou Youki, c'était sûrement la raison. Elle était complètement folle ; même un vrai vampire n'y changerait rien. Ses rêves devenaient réalité, et cela lui semblait normal, comme si c'était une évidence et qu'il n'y avait rien de paradoxal là dedans.
De nouveau, elle sourit à William. Elle avait oublié la gène passagère évoquée précédemment (quand elle s'était demandé si elle était z'amoureuse), car sa mémoire était très sélective, même sur des points importants. M'enfin bref, ceci n'est pas dans notre sujet actuel.
De nouveau, elle ramena ses jambes à elle, posant son menton sur ses genoux, les mains retenant ses chevilles sur le bois humide du banc municipal. Elle laissa la nature l'envahir un moment. Inspira profondément. Le silencieux bruit des animaux se préparant au sommeil les entourait, mais bizarrement, il semblait à la jeune demoiselle qu'une bulle s'était formé autour de leur drôle de couple (ou duo selon votre convenance), maintenant les petites bêtes à une petite distance. Elle ferma les yeux, et le vent souffla, la faisant frémir. Elle avait oublié de mettre un pull ; la pensée tournoya un instant dans sa tête avant de s'évanouir.
Lentement, elle releva les paupières. Leva ses yeux émeraudes sur le vampire. Il était tranquillement assis à côté d'elle, la fixait. Elle sourit de nouveau, ne pouvant empêcher ses muscles de s'activer - sans son autorisation.
Dans sa tête, Jake et Lily partageaient ce moment de bonheur, et les trois zigotos n'avaient pas besoin de parler pour comprendre. Même Jake, pourtant un garçon, pourtant un idiot, pourtant pas un sentimental, trouvait le moment agréable, et tentait de s'immerger dans les sentiments féminins de ses camarades, y parvenait plutôt bien. Lily souriait, tranquille.
La tête toujours levée vers William, Emily se perdit une fois de plus dans la contemplation de l'être qui s'offrait à sa vue. Et, pour une fois, il lui sembla que William acceptait qu'elle s'enfonce dans le gouffre de ses yeux bordeaux. Ce qu'elle s'empressa de faire. Avec un plaisir évident.
Au bout d'une minute qui parut éternité, elle se sortit du long et magnifique tunnel rouge. Se focalisa de nouveau sue William, ses muscles reformant l'éternel sourire qui l'accompagnait à travers sa vie. Elle se sentait définitivement bien.

[Désolée d'avoir été si longue à répondre.

Ah ! N'oublies pas de t'inscrire au recensement, j'aimerais pas qu'ils te suppriment alors qu'on RP ensemble Rendez-vous nocturne [Emily] 955919

]

Après un petit instant, la jeune femme lui répondit qu'elle avait tout simplement travaillé, mangé, fait de la musique, et lut. William sourit et hocha la tête. Banal mais au moins la rencontre d'un vampire n'avait pas chamboulé ou bouleversé son quotidien, c'était déjà plutôt rassurant. Elle n'était vraiment pas effrayée au contraire, même s'il avait bien faillit la tuer. Le fait qu'il soit un être normalement irréel et dangereux n'avait pas l'air de trop la déstabiliser. Tant mieux remarque... mais ça n'excluait pas les questions qu'elle devait certainement poser, et qui ne venaient toujours pas. Ca n'était pas pressant remarque. Aujourd'hui ou demain les réponses seraient certainement les même. Pourtant William ne doutait pas qu'Emily soit une femme plutôt curieuse. Mais il n'allait pas la pousser non plus. Profiter du silence et de sa présence lui suffisait amplement.

La jeune femme sourit ensuite et ramena ses jambes contre elle. Le Vampire l'observa, puis détendit ses jambes pour s'assoire correctement. Mais il se pencha alors, un coude appuyé sur sa cuisse, et posa son menton au creux de sa paume, les yeux dans le vague, fixé droit devant lui. Il ne regardait rien en particulier bien sûr. Mais il ne pouvait s'empêcher de penser à des tas de choses. Il laissa défiler des souvenirs dans sa tête, jusqu'à ce que ceux-ci ne le mène à ce fameux jour de sa transformation. Ses yeux se refermèrent subitement, ses sourcils se froncèrent légèrement.
Il se revit clairement sortir de sa voiture de luxe tombée en panne, énervé, puis claquer la portière et fermer celle-ci avant d'être contraint de rentrer chez lui à pied, un petit kilomètre plus loin. Pour une fois, il n'avait pas son portable sur lui cette nuit là... étais-ce encore un hasard du destin qui avait frappé ? S'il l'avait eu, il aurait pu appeler son assistant ou le garde de nuit, ou mieux, sa domestique qui serait venu le chercher. Et alors il n'aurait jamais été ce qu'il était aujourd'hui.

Il avait marché un moment, et se trouvait à deux ou trois rues à peine de chez lui. Le trottoir n'était éclairé que par un seul lampadaire. Le reste n'était que des ombres et de l'obscurité. Et IL l'attendait un peu plus loin, tout prêt d'un cul de sac. William l'avait aperçut et bizarrement, ce s'était pas sentit très à l'aise. Il comprenait mieux pourquoi maintenant. Un Vampire. Un Vampire qui, une fois prêt de lui, l'avait entraîné dans ce cul de sac, loin des regards et des oreilles. Il s'était débattu, inutilement, avant de ressentir cette effroyable douleur à la gorge. Il s'était sentit brûler tel un brasier, telle une torche incandescence. Il avait hurlé, puis avait perdu la notion du temps et de l'espace. Il s'était sentit mourir à petit feu, avant de perdre connaissance.
William reprit subitement ses esprits, ouvrant brusquement des yeux plus clair que jamais, brillants d'une lueur étrange. Tous ça n'avait duré que quelques secondes à peine. Il se calma, puis reposa son regard sur la jeune femme, comme si rien ne s'était passé. Elle le regarda également, souriante. William lui rendit également un sourire chaleureux.

Il sentit alors le regard d'Emily se fondre dans le sien. Pour une fois, William n'en fut pas embarrassé. Il fit de même, contemplant les précieux pigments de couleur que formaient ses grands yeux verts. On pouvait sans peine percevoir des nuances différentes, passant du plus clair au plus foncé, ainsi qu'un petit peu de jaune, quelques rien de poussière jaunes dans ce regard qui l'éclairait encore d'avantage. William les auraient observés durant des heures lui aussi peut-être. Lorsque la jeune femme sembla se retirer de cette admiration, William fit de même, cligna des yeux pour sourire et leva ceux-ci droit sur la lune. Il la fixa un moment, dans le silence, puis parla enfin :

- Quel âge me donnes-tu Emily ?

Ah. Ce fut donc lui qui prit la décision de débuter le fameux sujet dont ils étaient venus parler. Il commençait directement par son âge. D'un point de vue humain, il en avait 24. 24 ans, jeune et beau, la vie devant lui. En réalité il avait plus de 700 ans. Ca c'était beaucoup plus compliqué à deviner. Impossible en fait. Mais c'était la réalité, et il avait du mal à l'accepter lui-même d'ailleurs. Et son éternité n'était pas terminée... c'était tellement long...

[Aucun problème ! Moi aussi j’ai été long ! ^^]

Chose rare, Emily n'avait pas perçut le moment ou William s'était perdu dans ses souvenirs. Elle toujours si observatrice, venait de rater un point plus qu'important. Ce retour dans le passé, malgré sa courte durée, allait pousser William à commencer. Mais Emily n'avait rien vu.
Elle se perdait avec délice dans la contemplation du visage magnifique de son nouvel ami. Un ami ? Était-il vraiment son ami ? Elle l'espérait. Et, lorsqu'il se tourna vers elle, elle s'enfonça dans ses yeux bordeaux. Il lui sembla que lui, à son tour, découvrait ses yeux à elle en acceptant qu'elle se noie dans les siens. Malgré tout, elle n'avait pas la vue de William ; les yeux du vampire étaient certes magnifiques, mais elle n'aurait sut dire exactement pourquoi. Puis avec grand peine, elle se sortit du tunnel rougeâtre des yeux de William, et sourit.

William souriait aussi, le regard tourné vers la lune. Emily découvrit alors qu'il aimait la lune. La façon dont son regard était tourné vers le ciel, la façon dont la lune semblait lui rendre cet amour en l'enveloppant de sa clarté...
Soudainement, les bruits de la nature envahirent la jeune humaine. Les grillons chantaient à tue-tête, le vent s'amusait entre les branches des arbres, et, si elle réussissait à détourner le regard de William, elle voyait la nature vivre.
Cela ne dura qu'un court instant. Puis, William redevint sa priorité immédiate, et la bulle formée autour d'eux reprit ses droits.
Ce fit William, contre toute attente, qui brisa le joli silence qui les entourait.
Quel âge pouvait-il bien avoir ? D'apparence, elle lui donnait un peu plus de vingt ans, mais ses yeux et sa voix trahissaient une sagesse plus ancienne. Cependant, elle n'avait aucun moyen de définir ne serait-ce qu' approximativement quel âge il pouvait réellement avoir.
« - Euh... Je sais que tu n'as pas vingt-trois ans, même si c'est à peu près l'âge que je t'aurais donné ce matin... »
Elle leva les yeux, craignant un peu la réaction de William. Elle ne savait pas s'il allait apprécier sa réponse...

[Raaaah !! Tout pitit post ; désolée, vraiment aucune inspi... :s

Ses pupilles pourpres embrassaient le grand disque clair et solitaire au milieu de l'immensité de l'espace piqueté d'étoiles. La lune était un peu comme lui. Présente pour l'éternité, pâle et mystérieuse. Mais elle était largement plus vieille que lui. Elle avait tout vu de son perchoir sombre. Les hommes et les enfants dormir, impuissante face aux agressions qui se déroulaient parfois, couvé par la nuit dont elle était le symbole. Parfois les scènes nocturnes et silencieuses lui était masquées par d'affreux nuages qui étouffaient sa lumière.
Mais cette nuit, la lune était spectatrice et pour une fois, observait Forks sans contraintes. Elle semblait surveiller l'étrange couple composé d'un vampire solitaire et d'une jeune humaine innocente qui tentaient de percer leur secret l'un et l'autre.

Le jeune homme la regardait de ses grands yeux bordeaux et profond. Si elle avait pu, la lune aurait rougit elle aussi. Et tandis que l'astre et l'être s'observaient, la nuit continuait son concert magique après que William ai posé sa question. Quel âge lui donnait Emily ? Ca n'avait rien d'habituel, il se fichait bien qu'elle le vieillisse un peu ou le rajeunisse, ce n'était pas ce qu'il cherchait. C'était sa façon à lui de commencer le sujet de sa mystérieuse existence.

Elle lui donnait 23 ans, tout en sachant, Dieu sait comment, que ce n'était pas vrai. Elle le regarda alors, guettant sa réaction. William resta tout d'abord impassible, fixant toujours la lune avec amour. Oui amour. Pourquoi pas.
Puis doucement, arborant un léger sourire, il détourna son regard de l'astre et tourna ses yeux pétillants vers la jeune humaine. Hum... elle en savait certainement plus qu'il ne croyait. Ou étais-ce un hasard ? Il le saurait bien assez tôt. Découvrant ses dents d'une blancheur éclatante il répondit donc :

- 24 ans. J'avais 24 ans avant de devenir un Vampire.

Il observa son propre reflet dans les yeux de la jeune femme, laissant un silence glisser quelques instants avant de reprendre d'une voix suave :

- Aujourd'hui j'ai 200 ans. Et toutes mes dents.

Il rit doucement et passa une main dans ses cheveux bruns en regardant le Parc et ses alentours.

- Je suis né en 1806 à Berlin dans une famille incroyablement riche et célèbre dans toute la ville. J'ai fais des études supérieures et j'étais un élève brillant. J'ai ensuite ouvert une entreprise d'Info graphisme histoire de tromper l'ennui et j'ai fini par faire une rencontre qui a tout chamboulé.

Il sourit doucement et regarda de nouveau la jeune femme. Il n'avait pas l'intention de développer sa vie en une centaines de lignes. C'était sûrement ennuyeux et il n'avait pas franchement envie d'en parler. On verrait bien ce que penserait Emily de tout ça. Néanmoins il permit d'ajouter avec un air curieux :

- Et comment savais-tu que je n'avais pas réellement cet âge là ?

[Les ordinateurs, ça existaient en 1806 ? ô_o]

Emily observait le visage de William, en s'efforçant de réduire l'intensité de son regard. Elle sentait, dieu seul sait comment, que lorsqu'elle se perdait dans les profondeurs des pupilles du vampires, ce n'était pas ce que ce dernier préférait ; aussi tentait-elle de rester sur terre, sans pour autant cesser de le regarder. Lui, impassible, regardait la lune, ne tournant la tête uniquement quand il parlait à la jeune demoiselle. Peut-être était-ce son moyen de réduire l'impact des yeux verts d'Emily, ou peut-être aimait-il juste regarder la lune. Ou alors - et cette évidence frappa Emily comme un coup de poignard interne - il était un vampire et pouvait l'observer sans la regarder. Elle sourit à cette idée, et durant un court laps de temps, ses yeux se perdirent dans le vide.
Puis William reprit la parole. Il la regardait de nouveau, ayant abandonné la lune, et ses yeux pétillaient, et ses lèvres souriaient.
24 ans. C'était un bel âge.
Sans même y penser, Emily fit l'opération : ils avaient sept ans de différence. Enfin, en apparence. Emily attendait encore de savoir son véritable âge. Elle n'avait pas même été frappée par la facilité avec laquelle il avait employé le mot Vampire. Après tout, elle lisait pas mal, et entre autre du fantastique...
En attendant que William enchaine, l'humaine leva les yeux sur le ciel noir, orné de milliers d'étoiles. Rêveusement, elle souriait. Avec la rencontre de William, elle devenait "la fille qui rêvait de la réalité"... Cette appellation lui arracha un sourire en coin. Décidément, elle n'abandonnerait jamais son enfantillage.
Alors que ses pupilles vertes se focalisaient sur la lune, qui éclairait et souriait au duo hétéroclite, William reprit la parole, et Emily tendit tout ses sens vers lui. Elle adorait faire cela : tenter de tout sentir plutôt que voir. Sans qu'elle s'en rende compte, ses paupières se baissèrent un peu.
- Aujourd'hui j'ai 200 ans. Et toutes mes dents.
Il rit, puis passa sa main dans ses cheveux. Emily se tourna vers lui, lâchant enfin ses jambes qui retombèrent sur le sol. Elle l'écoutait comme un élève écoute son prof si le sujet l'intéresse, tentant de ne pas rater la moindre informations. Ses yeux s'étaient réouvert à leur maximum, et elle se mordillait les lèvres sans arrière pensée.
Berlin, ce devait être beau, une famille riche et célèbre devait être encombrante, un élève brillant, ça ne l'étonnait pas le moins du monde, mais l'info graphisme la surprit. Quand il mentionna la rencontre-qui-changea-tout, la brunette se contenta de hocher de la tête et tourna la tête vers la lune. Son cerveau assimilaient les informations à vitesse grand V.
Mais sa réflexion fut interrompue par une question qu'elle jugea bizarre au premier abord.
- Et comment savais-tu que je n'avais pas réellement cet âge là ?
Son sourcil gauche se leva en un accent circonflexe, au dessus de son oeil, et elle réfléchit avant de répondre.
Puis elle sourit :
« Pour deux raisons. Elle tourna la tête vers lui, toujours souriante. Tes yeux. Un vampire, ça a beau rester jeune physiquement, les yeux ça trahit toujours si l'on sait regarder. Et la deuxième raison, bah... Euh... Ce serait un mélange de croyance mythique et d'intuition... Sur la base de ta nature, ça m'a parut... évident? Quelque chose comme ça... »
Sa voix était toujours basse, même si ce n'était plus le chuchotement initial. Craignant sûrement de percer la bulle qui les entourait, elle n'osait pas parler fort, faire des gestes brusques ; contrer la nature. Elle préférait s'y glisser. Et la présence de William rendait cela naturel et indispensable aux yeux de la misstinguette.
Elle sourit, et un bien être l'envahit. Elle aimait être là, avec lui.

William était heureux de pouvoir passé un moment calme et tranquille. Il avait presque l'impression de redevenir ce qu'il était. Un simple humain discutant avec quelqu'un d'utre comme si de rien n'était. Il y avait le vent, les étoiles, les insectes, la lune...
La seule chose qui tranchait, c'était le sujet de la conversation bien entendu. Et également l'étrange physique de William qui brillait d'un étrange pâleure et ses grands yeux bordeaux qui jurait avec celle-ci. Ses yeux en ce moment, observait Emily et sa réaction. Elle avait bien deviné que 24 ans n'était pas vraiment son âge. Curieux, il lui demanda comment elle l'avait déviné. Ce n'était pas banal mais en même temps, lorsque la jeune femme lui répondit, cela paraissait vraiment évident. Les légendes racontées sur les Vampires n'étaient pas toutes fausses, au contraire. Ses yeux également. Evidemment.
A cette annonce, William filtra un peu plus son regard dans celui de la jeune femme. Lui, aurait-il pu lire d'avantage qu'un âge ou quelques sentiments dans ce regard vert ? Il en était persuadé.

Il se glissa dans son regard, plongeant dans ces pigments colorés. Mais il voulait voir autre chose que de la couleur. Il voulait voir plus loin... beaucoup plus loin. Il voulait lire dans la "mémoire" des yeux. Il plissa légèrement son regard, se concentrant. Tout en faisant là, ses lèvres murmuraient quelque chose d'innaudible. Etrange comportement. Il fronça les sourcils, puis finit par fermer ses yeux pour se sortir de cette prison de colère et de curiosité. Ce qu'il faisait était non seulement idiot mais interdit. Il rentrait ainsi dans l'intimité de la jeune femme sans aucun autorisation. De plus, à quoi cela lui servirait-il ?
Il rouvrit les yeux, fuyant légèrement le regard de la jeune femme pour regarder de nouveau les étoiles. Il lança alors :

- Toi aussi tu as quelque chose... d'étrange.

Il n'aurait pas sû dire quoi exactement. C'était beaucoup trop complexe mais le peu de ce qu'il avait lu dans ce regard l'avait troublé. C'était une humaine bien entendu, mais avec ses secrets... et ses mystères. Il inspira l'air frais de la nuit puis se tourna denouveau vers Emilie pour la regarder son trop entrer dans son regard. Il finit par afficher un léger sourire.

- Veux-tu savoir autre chose ?

Emily ramena ses genoux sous son menton en frissonnant ; la nature reprenait ses droits, et l'air frais se glissait sous les vêtements de la demoiselle, qui s'aperçut alors qu'elle n'était pas vraiment habillée correctement pour une sortie nocturne. Elle chassa cette pensée futile de son esprit avec un haussement d'épaules, et leva son regard émeraude sur la lune. La Reine de la Nuit veillait avec sagesse sur son Empire, songea-t-elle, et elle se promit d'écrire une chanson avec cette phrase - ou du moins d'essayer, puisqu'elle ne retenait que très peu des textes qu'elle écrivait.

Tandis qu'elle se perdait dans le fil de ses pensées, elle se rendit compte que William, qu'elle ne connaissait pourtant que depuis moins de douze heure, était déjà assez proche d'elle pour qu'ils n'aient pas besoin de parler en permanence. Evidemment, ils étaient là pour une raison particulière - à la base. Mais paradoxalement, cela n'absorbait pas l'esprit de la jeune Forksienne.

En sentant le regard de son ami posé sur elle, Emily tourna la tête. Quelque chose d'étrange se produisit alors. Mettant au défi le schéma habituel, William entra dans les yeux d'Emily, qui se perdit à son tour dans les méandres rouges des pupilles du vampire. Hypnotisée, elle ne faisait pas même attention aux sons étranges qui sortaient des lèvres de Will.

Au bout d'une éternité - bien trop courte à son goût - Emily fut extraite des yeux de William par ce dernier qui fixa intensément - trop - la lune, avant de lui annoncer, toujours sans la regardé, qu'elle aussi était... étrange.

Bien évidemment, la cervelle de la miss Youki était de nature humaine, et cette nature la força à éviter ce qui était clairement énoncé dans cette phrase pour y chercher un sens stupide. Aussi, la première futilité qui lui passa par la tête fut : « But I'm human ... » Puis, comme c'était sa spécialité, elle chercha la réalité de la phrase de son ami (avec l'aide de Lily & Jake), contournant les limites de son esprit humain.

Un petit sourire mitigé prit naissance sur ses lèvres roses et gercées. Elle préféra ne pas faire de commentaires, car, évidemment, elle n'était pas étrange, plutôt bizarre, selon sa définition des mots. C'était l'une des raisons pour lesquelles elle n'avait pas ou peu d'amis. Et puis, quand on est trois dans un corps, comment peut-on être normal ? Les trois en questions éclatèrent de rire. Leur seule réponse était : c'est normal, c'est logique... Mais ils ne pouvaient pas l'expliquer.

Et puis les lèvres de William reflétèrent l'expression d'Emily, tandis que les coins de sa bouche se remontaient.
- Veux-tu savoir autre chose ?
Le sourire d'Emily s'épanouit alors, tandis qu'elle constatait l'incongruité de la question. Et puis, elle réfléchit (comme ça : scratch

).
«- Pas dans l'immédiat, non... Enfin, je... crois pas. »
Elle sourit de nouveau, et leva son regard sur la lune. Elle était prise d'une soudaine bougeotte.

Se levant soudain du banc, elle se posta, jambes légèrement écartées, devant William, à quatre mètres environs de lui. Sa petite taille permettait que la lune soit toujours au dessus d'elle, et elle s'était arrangé pour ne pas obstruer la vision de son amoureuse à William. Elle lui sourit, et ajouta :
«- En fait, si, mais ça parait tellement stupide... »
Elle lâcha un petit rire; il résonna le parc vide. Le vent, maintenant qu'elle était debout, ne lui faisait plus froid ; comme elle l'avait appris, elle s'était ouverte à la température, pour diminuer l'écart entre l'intérieur et l'extérieur, et aurait put tenir ainsi quelques heures avant que la nature ne reprenne ses droits.

Puis, comme si elle était pressée - en fait, elle voulait poser sa question avant de s'en décourager - elle ajouta :
«- Par exemple, je t'avais jamais vu avant ce matin. Ça fait longtemps que tu es autour de Forks ? »

Bon sang ce qu'il aimait la nuit. Il aimait cette obscurité, cette fraîcheur, ce mystère et cette atmosphère légèrement intimidante. D'un certain point de vu, pour les humains, la nuit était dangereuse. Peu de gens laissait leurs enfants seul la nuit par exemple. Pour quelles raisons ? Pour des tas de raisons en fait, mais aucune ne faisaient allusion à des vampires par exemple. Et pourtant... cela faisait partie du danger le plus courant ici, à Forks. Cette nuit, il n'était sûrement pas le seul vampire à se balader, ça non. Beaucoup d'entres eux devaient être de sortie. Cette idée traversa alors l'esprit de William plutôt violemment. Soudain, son attention se fit plus aiguisée autour de lui. Les vampires n'étaient malheureusement pas tous comme lui, végétariens et pacifiques. Oh que non... certains pouvaient être vraiment violent et assoifés de sang. De sang humain. William inspira doucement l'air de la nuit. Il ne se faisait pas de soucis pour lui, mais plutôt pour Emily. C'était idiot... enfin pas tant que ça peut-être. Néanmoins, il était loin de paniquer pour ce genre de chose puisqu'il ne sentait rien dans les environs. Il regarda alors la jeune femme a qui il venait de demander si elle avait d'autres questions. Celle-ci répondit, hésitante, qu'elle pensait ne pas en avoir. William eu un sourire en la voyant hésiter et resta particulièrement patient.

Emily se leva soudain du banc pour se poster devant lui un peu plus loin. William la suivit des yeux en souriant avant qu'elle n'annonce que finalement, elle en avait une mais que cela paraissait stupide. Elle se mit alors à rire. William n'en sourit que d'avantage en écoutant l'echo de sa bonne humeur résoner dans le parc. Cela donnait un plus de joie de vivre dans cette nuit calme et fraîche. Puis, soudain, avec un air presque préssée, elle lui annonça qu'elle l'avait jamais vu avant et se demandait s'il était à Forks depuis longtemps. Excelente question qui fit sourire doucement William. Celui-ci regarda un moment la jeune femme puis répondit :

- Ca ne m'étonne pas vraiment que tu ne m'ai jamais vu. D'un part parce que je ne sors pas beaucoup en ville. Et puis parce que je ne suis là que depuis un moi à peine et que j'ai une maison aux abords de la ville seulement.

Il se leva alors à son tour, jetant un dernier regard à la lune qui brillait encore de tout son éclat. Il les baissa alors sur la jeune femme qu'il venait de rejoindre et, toujours souriant, prit la parole :

- Et toi alors. Tu vies ici depuis toujours ?

Effectivement, il semblait normal qu'elle ne l'ait pas aperçu avant. Durant ce dernier mois, il s'était passé pas mal de choses relativement bouleversantes ou prenantes pour Emily, qui passait moins de temps à ne rien faire, à observer, à se balader... Par exemple, elle avait rencontré Chloé, une étrange demoiselle aux yeux pourpres. Moins beaux que ceux de William, mais au moins elle comprenait sa réaction de l'autre jour, quand le professeur de biologie avant commencé à déballer les échantillons de sang. Elle avait aussi la certitude que Véronica Sanders, cette fille plutôt désagréable au final, l'avait sauvé d'une mort certaine le jour où elle s'était faite cette cicatrice en forme de demi-lune sur le poignet. Et puis elle avait accueilli sous son toit une colocataire. Enfin, elle avait rencontré William, qui avait accaparé ses pensés pendant un jour entier - fait rare - et qui risquait de rester dans sa tête encore un petit bout de temps.

Donc, elle n'avait pas eut de temps à consacrer à l'étude de nouveaux arrivants aux environs de Forks. Et puis, malgré tout, elle ne savait pas les trois quarts des secrets des Forksiens. Elle en découvrait un peu plus chaque jour. A chaque instant même.

William se leva à son tour du banc de bois, et la rejoint sous la lumière de la lune, qui accentuait la pâleur et la beauté du vampire. L'humaine sourit ; penser ce mot lui donnait à présent des fourmillements dans le ventre, tandis qu'elle ingérait finalement que les vampires existaient sans qu'elle ait besoin de les inventer. Ils existaient pour de vrai, pas juste dans son imagination. Si ce n'était pas forcément une bonne chose, elle ne pouvait s'empêcher de s'extasier devant cette découverte plutôt que de frissonner de peur.

* - En fait, ça prouve que je ne suis pas totalement folle...
- Ben... si.
- Merci ?!
- Bah j'suis désolée, les gars, mais c'est pas parce que les créatures comme ça existent qu'elle est pas folle, not' Mily !
- Mily, prend ça comme un compliment, et écoute William. Il est bien plus intéréssant que Lily.
- #SBAFF
- Okay, à plus, ne vous tapez pas trop fort dessus, hein --' *

- Et toi alors. Tu vies ici depuis toujours ?
Emily sourit, mais cette fois, c'était plus de la nostalgie. Elle n'était pas triste, puisque de toute façon, elle n'avait jamais connu ses parents. Mais elle se demandait quel genre de personnes ils étaient...
« Je suis née à Forks, et n'en suis sortie uniquement lors des voyages scolaires - qui sont rares. »
Elle leva les yeux vers lui :
« C'est beau, dehors? C'est très différent? »
La curiosité prenait le dessus, comme à chaque fois qu'on lui parlait de ce qu'elle avait habitude d'appeler 'le monde extérieur'. Si ça continuait, elle allait finir par devenir claustrophobe de Forks.

Bien sur qu'elle adorait la petite bourgade où elle connaissait tout le monde, où chaque coin de rue lui était familier, mais elle ne pouvait s'empêcher de temps à autre, le soir, en surfant sur le Net, d'être prise d'une envie folle d'aller explorer le reste du monde ; Forks était un terrain de chasse si étroit ! Mais ces derniers temps, rester à Forks ne voulait plus dire s'intéresser en permanence aux mêmes personnes : les nouveaux arrivants étaient de plus en plus nombreux, et la question s'immisça dans l'esprit de la petite brune : y avait-il, parmi eux, énormément de vampires ? Car, elle en était sur, un certain nombre d'entre eux l'étaient.

Un coup de vent particulièrement froid tenta de pénétrer les défenses d'Emily, la ramenant immédiatement à la réalité. William ne semblait pas le moins du monde affecté par la température, et Emily se demanda si c'était un truc de vampire. Elle ne savait pas ce qui, parmi les mythes, correspondait à la réalité. Donc, elle ne savait pas ce qui faisait, d'un vrai vampire, un vampire. (Compréhensible ? Suspect

) Malgré sa curiosité, elle n'avait pas envie d'en parler ; du moins, pas tout de suite. Pour l'instant, elle voulait que William lui parle de ce qu'il avait vu du monde. Avait-il beaucoup voyagé pendant sa longue ~~vie~~ existence ? Allait-il lui raconter de belles choses ? Le sourire revint sur les lèvres d'Emily, qui levait toujours les yeux sur son vampire préféré.

Et oui, les vampires existaient. Etonnant hein ? Non plutôt dangereux et inquiétant dans l'ensemble. Rien qu'à Forks déjà ils étaient nombreux... trop d'ailleurs. Heureusement que certain, comme William, étaient végétarien et se nourissait seulement de sang d'animaux. En plus de cela, les Cullen, cette famille de vampire appréciée, veillait sur la sécurité de la ville. William restait également vigilent dans l'ensemble. Difficile de laisser ces carnivores se promener dans la ville et tuer des pauvres gens. Malheureusement... c'était ainsi, c'était leur nature.
William partit sur un autre sujet. Il demanda à la jeune femme si elle avait toujours vécue ici, à Forks. Emily sourit avec un air nostalgique et lui répondit qu'elle était née ici et n'en était sortir que pour de rare sorties scolaires. Oh. Seulement ? William avait du mal à s'imaginer que l'on puisse rester dans sa ville natale sans aller découvrir le reste... mais bon elle avait sûrement ses raisons ou ses contraintes qui l'en empêchait.
Emily demanda alors si c'était beau et différent dehors. William la regarda avec un sourire. On aurait vraiment dit une petite fille curieuse et sans experience de la vie. Ce qui n'était pas le cas, il le savait. Il haussa les épaules et finit par lui répondre :

- Tout dépend ou tu vas. Personnellement je n'aime pas trop les grandes villes. Je préfère l'espace et la tranquilité des petites bourgades comme celle-ci ou de la campagne.

Il regarda un instant autour de lui, comme s'il surveillait quelque chose. C'était un peu le cas même s'il s'entirait l'arrivée d'une menace avant de la voir. Mais on était sûr de rien. Il finit par regarder de nouveau Emily et ajouta :

- J'ai beaucoup voyagé. Et je peux te dire que tu manques vraiments des choses magnifques en restant à Forks. Le reste n'a rien à voir...

Il hésita, s'étonnant de replonger encore dans le regard vert de la jeune femme. Elle souriait, apparemment intéréssée. William sourit puis dit :

- Je t'emmenerais voyager un de ces jours si tu veux. Car la diversité et la beauté de ce qu'il y a ailleurs est indescriptible. Il le voir soi-même...

Il sourit de nouveau et fixa de nouveau la lune au dessus d'eux. Dieu qu'elle était belle cette nuit là sans aucun nuage...

Le vent avait trouvé sa partition, songeait Emily tandis que la nature continuait de chanter autour d'elle. Elle se sentait balancée régulièrement, tout en ayant parfaitement conscience qu'elle avait les deux pieds bien plantés au sol. Ses yeux suivirent un moment le vol d'une feuille rendue gris-noir par la lumière de l'astre nocturne, avant de retourner sur le visage de William.

Le sourire d'Emily était plein d'émotion diverses, mais convergent toutes vers l'euphorie. Ce sourire traduisait sa joie, sa nostalgie, sa curiosité, ouvrait son âme à qui savait lire. La petite demoiselle avait l'impression de flotter dans un nuage de bonheur. Si elle se laissait aller, il allait exploser... ici... à la face de son nouvel ami... Oupss... Mieux valait éviter ça ; elle ne voulait pas se mettre à crier et à sautiller et à rire en compagnie de William, de un parce qu'il la prendrait pour une folle, et de deux parce que - cette pensée traversa son esprit avec une aisance surprenante - elle n'avait pas vraiment envie de tenter son ami en balançant des effluves de son odeur, qui restait malgré tout celle d'une petite humaine pleine de sang. Les lèvres de l'orpheline changèrent de position alors qu'elle riait d'elle-même.

Elle dut faire appel à toute la maitrise d'elle-même qu'elle avait appris à maitriser depuis son plus jeune âge, et Lily & Jake l'aidèrent, afin d'évacuer de son corps les émotions trop violentes - belles, mais violentes. Saviez vous que l'on peut exploser de joie et en mourir, si l'on ne sait pas capter les signaux de son corps? A cette pensée, Emily faillit éclater de rire: Jake avait prononcé la phrase comme un scientifique parle de son sujet d'étude ; mais heureusement Lily intervint à temps. En quelques inspirations-expirations-on-refait-ça-plusieurs-fois-de-suite, Emily avait recouvré la maitrise de son corps et de sa cervelle.

Et William lui parlait du dehors. De nouveau, elle se perdit dans la contemplation, élargissant son point de focus. Elle découvrait que William n'avait pas que les yeux de beaux, et qu'en plus, il allait avec la nature, comme s'il faisait partit du décors. Des fois, elle avait observé des personnes qui faisaient tâches, entourées de verdures et d'une luxuriante et magnifique flore. Mais lui, s'y incrustait comme s'il était fait pour cela. Sans pour autant éclipser sa beauté inhumaine, la nuit l'encadrait comme on entoure un protagoniste particulièrement méritant, et mettait au jour sa plus belle face.

Mais Emily était une fille et elle était intelligente. Elle pouvait se concentrer sur deux choses à la fois : regarder William, et l'écouter.
- Tout dépend ou tu vas. Personnellement je n'aime pas trop les grandes villes. Je préfère l'espace et la tranquillité des petites bourgades comme celle-ci ou de la campagne. J'ai beaucoup voyagé. Et je peux te dire que tu manques vraiment des choses magnifiques en restant à Forks. Le reste n'a rien à voir...
Le sourire revenait sur les lèvres d'Emily - elle ne pouvait l'empêcher, c'était le plus naturel.

Elle avait toujours eut du mal à s'imaginer comment ça pouvait être dans les grandes villes. La seule qu'elle connaissait était Seattle, la plus proche de Forks, et elle n'y allait qu'en coup de vent, pour acheter des livres ou faire réparer son ordinateur ou encore acheter du matériel à musique - cahier, cymbales, caisse claire, tissus spécial... Donc, elle ne voyait l'agitation des rues que depuis la vitre du petit taxi qui l'emmenait de Forks à Seattle, et de Seattle à Forks. Elle n'eut donc aucun mal à croire William lorsqu'il lui dit qu'elle manquait quelque chose. Mais bon, que voulez-vous qu'on y fasse, hein ? La vie est ainsi faite que certaines personnes qui méritent de vivre meurent, tandis que d'autres qui méritent de mourir, vivent. D'accord, c'est hors sujet, mais c'est le même principe ! Même si elle le voulait, Emily n'avait pas les moyens de se payer une sortie de Forks.

- Je t'emmènerais voyager un de ces jours si tu veux. Car la diversité et la beauté de ce qu'il y a ailleurs est indescriptible. Il le voir soi-même...
Emily, qui avalait sa salive comme tout être humain le fait en permanence, faillit s'étrangler avec. Elle se reprit bien vite, et le regarda avec des yeux exorbités. Elle avait dut mal entendre... Oui, c'était sûrement ça. Il ne pouvait pas lui avoir proposé de l'emmener voir ... le monde. Naaaan, devait yavoir erreur, trop de vent dans les oreilles, un truc du genre...

* - Pfff !! Pitoyable ! Dis merci, dis quelque chose, je sais pas moi !
- G.. g... Quoi ?
- Wahahahahaha !! Trop fort !
- Jake, pourquoi tu ris ?? Oo
- Pour rien, Lily, pour rien... Bon, tu dis quelque chose Mily ?
- Euh... Oui... *

Cependant, elle ne se décidait pas. Biensur que la proposition était tentante. Très tentante. Mais il fallait régler pleeeeins de problèmes techniques !

N'y tenant plus, elle répondit avec un franche sourire :
« Ca me ferait super, super, super plaisir ! Mais, euh... Ça risque d'être un peu galère, » ajouta-t-elle avec un peu moins d'enthousiasme. Anyway, la proposition était extraordinaire, et rien ne pouvait baisser le moral d'Emily. Pour l'instant.

William venait donc de proposer à la jeune femme de l'emmener voyager un de ces jours. La pauvre... pour William c'était impossible de vivre enfermé dans le cercle restrint de sa ville natale et de presque rien d'autre. La vie ne valait pas d'être vécue si on ne découvrait pas d'autres horizons ! Cela ne servait à rien de rêver devant des images ou la télévision. Tous ces lacs bleu azur, ces montagnes enneigées, ces campagnes verdoyantes, ces plages au soleil, ces tropiques, ces champes de fleurs et même ces ville parsemées de buildings ! Rater tout cela était plus que dommage ! Et notre jeune homme voulait donc à toux prix faire découvrir cela à Emily et voir la flamme qui crépiterait dans ses yeux lorsqu'elle découvrirait cet autre monde. Enfin on verrait bien...

Emily ne réagit pas immédiatement, apparemment perdue dans quelques pensées. Hésitait-elle ? Remarque... d'un coté elle avait sûrement mieux à faire que ça. C'était sûrement un peu idiot et après tout il ne dirigeait pas sa vie, elle ne voulait peut-être pas tellement découvrir tous ça. Finalement la jeune femme sourit et dit que ça lui ferait vraiment très plaisir mais que cela risquait d'être un peu galère. William se pinça les lèvre et passa une main dans ses cheveux brun. Evidemment... peut-être un peu. Il haussa les épaules et sourit en regardant Emily :

- Oui, c'est évident. Tu as peut-être beaucoup de travail et de préoccupation. En tout cas si un jour tu es dispo, n'hesite pas à me faire signe.

Il regarda ensuite de nouveau la lune. Heureusement que la nuit était longue également... il pouvait ainsi en profiter autant qu'il le voulait, ainsi que de cette fraîcheur. Le ciel était également splendide, parsemé d'étoiles scintillantes.
William rejeta un instant sa tête en arrière, offrant son visage à cette clareté qui senblait l'envelopper tout entier. Et l'appeler...
Depuis qu'il avait apprit à observer et écouter ces astres, William se sentait anvahir d'une sensation magique. Et en lui, il pouvait parfois entendre un son étrange, comme un appel. Un appel à quoi ? Il l'ignorait... il ne parvenait jamais à comprendre ou entendre clairement cette étrange mélopée.
Il allait abandonner de nouveau, rouvrant les yeux pour les fixer sur la lune puis murmura tout haut comme pour lui-même :

- Les influences qu'on n'arrive pas à discerner sont les plus puissantes. Les yeux fixés sur la Lune, nous cheminons volontiers dans la plaine. La gloire, astre tardif, Lune sereine et sombre qui se lève sur les tombeaux. Ce que je préférerais, c'est d'aimer la terre comme l'aime la Lune et de n'effleurer sa beauté que des yeux. J'aime penser que la Lune est là même si je ne la regarde pas. Celui qui, après avoir été négligent, devient vigilant, illumine la terre comme la Lune émergeant des nuées. La Lune ne brille pas assez pour les yeux aveuglés par l'amour.

Ses yeux brillèrent, ses lèvres s'éttirèrent dans un sourire. C'est ça. C'était ça...
Mais il ne comprenait toujours pas assez cet apel. Etrange...
Il poussa un soupir, comme un souffle de libération, puis ferma de nouveau les yeux, vers le sol cette fois.

- Reviens sur terre William...

Il secoua doucement la tête puis rouvrit les yeux pour faire de nouveau face à la jeune femme. Bon sang, elle devait le prendre pour un fou c'est sûr !

Les yeux verts d'Emily crépitaient de mille feux en observant William. Elle pensait toujours à sa proposition, et se disait que ce devait être merveilleux de partir en voyage avec lui. Elle se sentait bien quand il était à côté d'elle, comme en sécurité. Il lui ferait découvrir mille et une merveille que même sa plus poétique imagination ne lui laissait pas entrevoir. Sans s'en rendre compte, elle commençait à tournoyer comme une petite fille qui imite les ballerines. Tourne, un tour sur pointe droite, tourne, un demi tour vers William, tourne, un tour et demi, on atterrit mal et on sourit à la Voie Lactée... Et tourne, tourne, tourne, jusqu'à t'en faire tourner la tête... Un rire de petit enfant s'échappa de la gorge d'Emily tendue vers la lune qu'elle ne lâchait pas du regard, comme un point d'ancrage pour ne pas s'écraser.
William aussi regardait sa belle amante, et les deux amis étaient chacun dans leur bulle mais plus proche que jamais. L'enthousiasme d'Emily faisait du bruit, parce qu'elle riait, mais cela ne troublait pas l'atmosphère sereine du beau vampire, comme si un mur empêchait les sons de l'atteindre.
La petite Forksienne s'arrêta de tourner ; la tête lui tourna une instant, et une nouvelle cascade de rire s'échappa de ses lèvres roses. Elle n'avait plus froid du tout. Pendant que la terre finissait de tanguer, Emily s'assit en tailleur sur l'herbe froide du parc. Les étoiles se stabilisèrent juste avant de tomber à la renverse sur la musicienne, qui tourna alors, et seulement alors, son regard vers William. Sur ses lèvres s'étendait un sourire irrépressible que personne n'avait le pouvoir de supprimer.
L'immortel de son côté fixait la Lune avec une nouvelle émotion peinte sur le visage. Instinctivement, sans y penser, sans même s'en rendre compte, Emily s'était figée. Le mur qui séparait les deux bulles était tombé, et elle ne voulait pas troubler la méditation du vampire. Il était si beau...
Il avait à première vue l'allure de tout un chacun, n'importe qui : il se tenait droit, regardait quelque chose devant lui, un peu en hauteur. Mais, pour Emily, c'était bien plus que ça. Il se tenait droit ; tout son être était tendu vers le ciel sombre éclairé d'étoile. Il regardait quelque chose ; il fixait la lune de son yeux pourpres brulants. Il la fixait comme on fixe une amoureuse, mais Emily pour la première fois n'en ressentit aucune jalousie. Elle n'avait pas le droit, et de toute façon, cela ne servait à rien. La lune, comme William, serait là pour toujours, tandis qu'elle n'était qu'une frêle humaine, éphémère comme le papillon. Et puis, elle préféra les choses de cette façon : William devenait son ami, son plus proche ami ; même si elle n'était pas forcément sa plus proche ami, mais cela, elle s'en contre fichait comme de sa dernière chaussette propre. Et, en tant qu'amie, ne devait-elle pas être heureuse que William est une compagne, qui soit à sa hauteur ?
Et, Emily continuait à détailler les traits de William. Il cherchait quelque chose, et cette recherche se voyait involontairement dans chaque trait de son visage. Sans ciller jamais, ses yeux rouges caressaient l'astre nocturne, et son être était parfaitement immobile ; Emily elle aussi ne bougeait plus, mais son immobilité n'avait pas la perfection d'une immobilité vampirique.
Éphémère.
- Les influences qu'on n'arrive pas à discerner sont les plus puissantes. Les yeux fixés sur la Lune, nous cheminons volontiers dans la plaine. La gloire, astre tardif, Lune sereine et sombre qui se lève sur les tombeaux. Ce que je préférerais, c'est d'aimer la terre comme l'aime la Lune et de n'effleurer sa beauté que des yeux. J'aime penser que la Lune est là même si je ne la regarde pas. Celui qui, après avoir été négligent, devient vigilant, illumine la terre comme la Lune émergeant des nuées. La Lune ne brille pas assez pour les yeux aveuglés par l'amour.
Troublant l'immobilité totale de William, ses lèvres remuèrent et parlèrent. Sans envoyer trop d'ondes d'attention, Emily était pourtant captivée par les mots qui sortaient de la bouche du vampire.
- Reviens sur terre William...
Et, à ces mots, Emily vit le nuage sur lequel il reposait se poser tranquillement sur l'herbe humide du parc de la petite ville de Forks dans l'état de Washington. Il posa les yeux sur Emily, qui se releva sans bruit et lui sourit.
« C'était bien. .... »

C'était vraiment troublant. Il se sentait lié et ne faire qu'un avec tous ce qui l'entourait, en particulier cette Luna qui brillait au dessus de lui. Mais il ne comprenait pas pourquoi. Cela était sans doute liée à la race des vampires dont il faisait partit. Il y avait tellement de chose qu'il ignorait sur les vampires et donc sur lui-même. Tant de choses qu'il aurait aimé connaître et comprendre... comme ces mots qui étaient sortis de sa bouche et de son âme plutôt que de son esprit. Des mots qu'il semblait retranscrire rien qu'en fixant cet astre lumineux, calme et qui semblait ne regarder que lui. Etrange mais tellement attirant et sensationnel...
Plongé dans cet état étrange et mystérieuse, William avait à peine suivit le manège d'allégresse de la jeune femme et pourtant, pour rien au monde s'il l'avait sût, il n l'aurait manquer. Voir un être de cher, mortel, tellement vulnérable par rapport à lui respirer la gaîté et la joie de vivre comme elle le faisait était un cadeau que l'on n'admire pas deux fois de la même manière. Pourtant, lui-même admirait quelque chose de bien différent et tout aussi splendide peut-être.

Et pourtant, une fois son esprit revenu sur terre, il se disait que c'était un peu idiot car cet astre n'était rien d'autre qu'un amas de matière spatiale couverte de cratère et brillant simplement à cause des rayons qui se répercutaient plus loin. Simplement une planète parmi d'autres et vide de toute être vivants également... il était stupide de ressentir de pareilles choses pour cet astre-là sans doute. Il se tourna alors vers la jeune femme qui se releva et lui annonça que ce qu'il venait de dire était bien. William la fixa avec un air totalement neutre sur le visage durant plusieurs secondes, puis détourna ses yeux de nouveau sur le sol. Bien ? Pourquoi cela... si ça se trouve il avait simplement lus ces vers dans des livres et son esprit les avaient automatiquement ressortis dans une situation qui le permettait voilà tout. Il délirait. Il soupira doucement puis regarda droit devant lui :

- Je suis vraiment bizarre...

Il sourit doucement, amusé de lui-même, puis massa sa nuque d'un air distrait avant de se tourner de nouveau vers la jeune femme. Celle-ci avait les yeux brillant, comme auréolée de bonheur. William n'en comprenait pas la raison, mais il était véritablement ravi de la voir aussi lumineuse. Il ne pouvait s'empêcher de sourire à cette vue.

- Tu semble être sur un petit nuage... qu'est-ce qui te rend si heureuse ?

Il oubliait la lune et le voile discret qui l'enveloppait, tentant presque d'attirer de nouveau son attention. Il ignora ce voile pourtant frais et agréable sur sa peau blanche pour focaliser son regard pourpre dans celui de la jeune fille. Comme il aurait aimé rester humain tout de même...

William détacha son regard de l'astre nocturne, tandis qu'Emily, assise en tailleur sur l'herbe mouillée, le regardait. Les yeux de la jeune fille brillaient et un sourire éclairait sa figure. Elle était heureuse, joyeuse, bien. C'était l'un de ces moments rares et précieux où elle ne se posait pas de question, se contentant de laisser les pensées défiler dans sa tête, s'arrêtant parfois sur une idée géniale, tâchant de la mémoriser, et puis elle repartait à l'aventure. Dans ces moments là, elle s'extasiait sur tout et n'importe quoi ; une feuille tombée d'un arbre, une goutte de rosée sur les pétales d'une rose... Mais en cet instant, elle avait un sujet qui forçait le regard. William.
William se trouvait bizarre. Emily fronça les sourcils. Qu'y avait-il de bizarre dans tout son comportement ? Etant elle-même réputée pour ses excentricités, Emily n'était peut-être pas le meilleur juge de normalité du monde. Mais, William semblait parfaitement normal. Enfin, en laissant de côté le fait qu'il était un vampire, évidemment... Emily sourit. Elle souriait souvent depuis qu'elle avait retrouvé William dans ce parc abandonné. Elle souriait chaque fois qu'ils abordaient le sujet mythique. Elle adorait penser qu'elle n'était pas si folle que ça ; toute sa vie elle avait eut raison de croire en la magie. Si les vampires existaient, qui savait où s'arrêtaient les possibilités ?
- Tu semble être sur un petit nuage... qu'est-ce qui te rend si heureuse ?
Les yeux de la jeune orpheline se focalisèrent sur les pupilles pourpres de William, et pour une fois, elle réussit à s'y laisser bercer sans perdre le court de ses pensées. Elle s'améliorait de minutes en minutes What a Face

Elle réfléchissait en fait à la question pendant qu'elle examinait les magnifiques facettes pourpres hypnotisantes. Mais au bout de quelques secondes, elle se perdit dans les méandres, et oublia de penser. C'était si agréable... Tout oublier pour quelques secondes, s'enfoncer dans les profondeurs de ces magnifiques pupilles.
Les petits cercles noirs au milieu des rivières pourpres se contractèrent, ramenant instantanément Emily dans le monde réel. Ses joues s'empourprèrent : elle avait recommencer.
« Je... Désolée... Je... Je sais pas, c'est ... tout ! Le fait d'être ici, avec toi ; ta proposition... Enfin... Tout. »
Elle s'embrouillait, maintenant ! Na mais oh !
S'ébrouant, elle se remit les idées en place et se leva. L'herbe bruissait sous ses pieds. Elle sourit à William, et sentit un nouvel afflux de sang lui monter aux joues. C'était peut-être pas la meilleure des réactions en présence d'un vampire, qui, par définition, s'abreuve de sang... Mais Emily avait confiance en William, une confiance instinctive et sans limites. Elle esquissa trois pas vers lui sans s'en rendre compte et s'immobilisa. Le vent souffla gentiment dans ses cheveux bruns.

La jeune fille avait l'air bel et bien heureuse et enjouée. Elle souriait d'une façon légère et sincère. Mais pour quelle raison ? C'était ce que venait de lui demander William. Lui-même se trouvait être absolument à l'aise. Il faisait un peu frais, nuit, les étoiles et la lune étincelaient, le silence était à la fois léger et puissant, accompagnée de d'une mélodie animale et nocturne agréable aux oreilles. Une symphonie dont seule la nature détenait la composition évidemment, et l'instinct de ses chanteurs. Pouvait-on rêvé meilleur orchestre pour cette opéra obscure ? Peu probable. William nageait dans le bien-être et la tranquillité. Il supposait donc que tous ces phénomènes soient la cause de l'enjouement de la jeune demoiselle. Ce devait être sûrement cela, ou au moins quelques unes des raisons qui la faisait sourire ainsi. Son visage exprimait un véritable bonheur que William savait apprécier également.
Emily braqua alors ses yeux dans les siens, d'abord sans chercher à le sonder, simplement pour regarder et survoler. Un très bon début. Pourtant, au bout de quelques secondes alors qu'elle semblait réfléchir, ses yeux furent soudain happés par son regard pourpre. William sentit ce regard jusqu'au plus profond de lui mais ne chercha pas à l'y chasser. De quoi aurait-il eu peur ? Cela le gênait un peu c'est vrai... c'était toujours difficile pour lui de déclencher cette sorte de fascination inconsciente chez un humain. Et il n'y pouvait rien... il était fait pour ça.

Cependant, in contracta ses pupilles, tentant de faire reprendre à la jeune femme ses esprit. Aussitôt, elle rougit et ses yeux quittèrent les profondeurs de son regard. Elle finit par lui répondre en balbutiant que tout la rendait heureuse : le fait d'être ici avec lui et sa proposition de tout à l'heure. Hum. Oui il s'état attendu à ce genre de réponse. Il hocha la tête et allait répliquer lorsque soudain, il sentit une tension dans l'air. Il laissa tomber sa remarque et tenta de déceler ce problème soudain survenu. Emily s'était relevée et s'approchait de lui. William n'avait aucune raison de s'inquiéter. Il avait chassé. Suffisamment ? Il l'espérait... il le pensait... sans en être tout à fait certain à 100%. C'est alors qu'une légère brise se leva et vint souffler dans les cheveux de la jeune femme, apportant alors le parfum envoûtant de sa peau et l'effluve de son sang qui affluait dans ses veines. Les yeux de William se firent perçant dans une expression figée de stupeur. Non ! Pas maintenant !
Instinctivement, William fit un pas en arrière de son coté. Il ne devait pas ouvrir ses sens... il devait ignorer ce parfum, retenir sa respiration, se concentrer sur lui-même. Il pouvait se contrôler. Il l'avait déjà fait plusieurs fois...

Mais le vent semblait vouloir jouer avec ses limites. Il tournoya, puis revint à la charge, légèrement plus puissant, lui apportant de nouveau le parfum stupéfiant du sang humain. Les yeux de William se firent sombres et son visage exprimait la révolte. Révolte contre lui-même et son incapacité à se fermer totalement. Mais cette odeur... c'était trop... c'était tellement...
Généralement, à cet instant, William repoussait violemment ce désir de respirer l'effluve et s'enfuyait. Mais il semblait que le regard de la jeune fille et son corps lui refusait tout échappatoire. Le parfum le narguait... William se crispa sans pouvoir faire un seul mouvement. Il réussit néanmoins à prendre la parole d'une voix légèrement plus rauque et un soupçon tremblante sous l'effort qu'il devait faire pour contenir sa soif.

- Va t'en Emily... recule...

Il plaqua sa main sur son nez et sa bouche, reculant d'un pas de nouveau. Ses yeux étaient de plus en plus sombre et ses sens semblaient bien décidés à enregistrer cette odeur coûte que coûte. William prit son visage entre ses mains et grimaça. Il devait résister, se contrôler. Inspirer et expirer... non ! Trop tard. Le vent soufflait de nouveau et lorsque William inspira, l'odeur du sang chaud s'engouffra comme un ouragan dans sa gorge. Les yeux de William devinrent alors noirs et brillants. Il n'avait connu qu'une seule fois cette sensation... c'était juste après sa transformation. Juste avant qu'il ne mort sa domestique et ne la tue...
William cessa toute tentative de résistance... et posa son regard sur la jeune femme.

- Pardonnes-moi Emily... je n'ai pas le choix...

Il commença alors à s'avancer dangereusement vers elle. Et elle avait de la chance qu'il ne lui saute pas directement dessus non plus... bon sang il n'allait quand même pas faire ça ?!

Dans la nuit de Forks, entourée de nature, les yeux posés sur William, Emily ressentait une profonde joie. Rien ne pouvait restreindre cette sensation, qui partait du ventre et se répandait avec une force incroyable dans tout son organisme. Elle voulait danser, rire, chanter, et par dessus tout rester avec William. Elle se sentait indestructible.
Le vent était son ami, et elle se laissait caresser par cet élément, qui avait toujours été son préféré. Ses yeux se détachèrent de ceux de son ami et elle lui sourit à nouveau avant de détourner le regard. Elle observait une marguerite.
La marguerite, entre les pieds d'Emily, était belle, ouverte malgré l'obscurité, ses couleurs éclatante contrastant avec le voile gris nuit qui couvrait le monde à une telle heure. Tout à coup, la fleur devint à son tour grise. L'air était sec et plus violent. Emily mit quelques secondes à analyser que le vent allait d'elle vers William. Elle leva lentement la tête ; les yeux de son amis étaient contractés par l'effort qu'il faisait. Ils avaient virés au noir, et il semblait à la petite humaine qu'ils devenaient plus sombre à chaque instant. Elle même était paralysée. Elle n'avait pas encore peur, mais sentait que ça n'allait pas tarder. William lui ordonna de partir.
Emily crut lever le pied. Il lui semblait avoir fait demi tour. Mais quand elle rouvrit les yeux qu'elle avait fermé sans s'en rendre compte quand le vampire avait parlé, elle se rendit compte qu'elle n'avait pas bougé. Elle retenta l'expérience : rien. Ses membres refusaient de lui obéir, d'obéir à cette magnifique voix rauque, qui lui ordonnait de partir, de fuir. Une panique s'empara d'elle. Une panique dut à son immobilité plus qu'à la présence proche d'une vampire assoiffé. Pourquoi son corps ne répondait-il plus à ses commandements?
* - LILY ! JAKE !
- Ou... Oui ?
- POURQUOI J'ARRIVE PAS A BOUGER !
- Euh... *
Elle sentait que ces deux amis étaient eux-aussi paralysés. Ils avaient beau poussé tous les trois, elle n'arrivait pas à décoller le pied de l'herbe verte.
Emily leva les yeux vers William. Ses yeux étaient noirs, plus noirs que le ciel étoilé. Il tremblait, la main devant le nez. Un nouveau coup de vent se leva, amenant une effluve de l'odeur de la petite vers le nez du vampire.
Emily se rendit compte qu'ils n'étaient plus Emily et William, mais une humaine et un vampire, une proie et son prédateur. C'était le déroulement naturel des choses.
- Pardonnes-moi Emily... je n'ai pas le choix...
Comment diable pouvait-elle faire de la philosophie dans un moment pareil ! Énervée contre elle-même, elle réussit dans un effort surhumain à briser les barrières empêchant d'accéder aux commandes de son corps, et ses pieds se mouvèrent, s'éloignant de William. Mais lui aussi s'avançait, et elle savait que le peu de résistance qui lui restait n'allait pas tarder à casser, et alors, il se jetterait sur elle, et elle mourrait avant d'en avoir conscience. Il tentait désespérément de lui laisser le temps de s'enfuir. Alors, elle fit une chose stupide : elle tenta de courir. Evidemment, il apparut très rapidement que ce n'était pas une bonne solution, puisqu'elle allait presque plus lentement qu'en marchant et qu'elle risquait de tomber à chaque instant. Alors elle se retourna vers William, et parla en cachant toutes les émotions qu'elle ressentait.
« William, si je monte à l'arbre, tu vas courir chez toi, me laisser, ou tu vas grimper et me tuer de toute façon ? »
Elle était effectivement plus rapide par les arbres que sur le sol. Ici, les arbres étaient touffus, et elle pourrait facilement passer d'un arbre à un autre. Mais si William lui disait que ce n'était pas une solution, il ne servait à rien d'essayer. Elle savait que si ils ne coopéraient pas, elle serait morte dans les quelques secondes à venir.
Puis elle s'aperçut qu'elle n'en avait rien à faire. Mourir n'avait pas d'importance. Par contre, elle sentait que le vampire aurait des remords, et elle se rendit compte que c'était cela qu'elle voulait éviter.
* - Décidémment, j'suis weird...
- C'est rien d'le dire :p
- Comment est-ce que vous pouvez vous amusez dans une situation pareille ?!
- Lily, tu sais bien que t'es la seule à avoir peur de la mort !
- Mhprhhhff...
- Hihi . *
Sans en avoir conscience, un sourire s'étirait sur les lèvres d'Emily. Elle ne le savait pas, ne le sentait pas. Elle attendait la répondre de William.

Il détestait ce qu'il était. Il haïssait les vampires... c'était plutôt déconcertant pour son cas. Mais l'idée de tuer de nouveau l'avait toujours répugné ! Ca faisait plus d'un siècle que ça ne lui était pas arrivé de désirer aussi fortement le sang humain ! Il n'arrivait plus à se contrôler et pourtant, sa force de caractère l'aidait à ne pas faire l'horrible horreur de lui sauter à la gorge. Chose qu'il désirait pourtant plus que tout... rien que de fixer cette gorge nue et palpitante gorgée de sang le mettait dans un état incontrôlable ! Il devait se contenir... penser à autre chose ! Lutter contre lui-même semblait irréalisable... mais il devait le faire. Il ne se remettrait jamais d'avoir tué Emily... et apparemment elle le savait. Il espérait vraiment qu'elle sache que son esprit tentait désespérément de l'arrêter. Et il continuait d'avancer lentement, résistant de toutes ses forces à chaque pas alors que sa bouche hurlait son désir de sang...
Mais Emily ne bougeait pas. Pourquoi ne s'enfuyait-elle pas ? C'était peut-être inutile d'un coté... aurait-il la force de résister plutôt que de se jeter sur elle ? Il n'en savait rien... il doutait de tout. Le désir était si fort... Au bout d'un moment pourtant, Emily finit par reculer. William en fut rassuré, mais pourtant, lorsqu'elle bougea... le vampire grogna en guise de mise en garde. Sa proie ne s'en sortirait pas... il était un vampire ayant trop longtemps ignoré le goût du luxe... mais qui était cet imbécile dans son esprit qui tentait de l'arracher à ce plaisir avec une force incroyable ?
William était déchiré entre deux personnalités. Celui de l'homme au fond de lui désireux de protéger les humains et son passé, et celui du vampire qu'il était tout entier qui voulait ce sang humain sur ses lèvres à tous prix...

Emily essaya de courir. William n'avait presque plus de force pour contenir cette envie de lui sauter dessus pour boire la totalité de son sang. C'était un supplice... un véritable supplice. Il ne tarderait pas à lâcher prise...
La jeune femme se tourna vers lui. On pouvait bien croire qu'elle n'était pas prise de panique et de peur. Mais les yeux de William voyaient à travers... elle avait peur. Et William en était désolé... si cela lui avait été possible, il aurait redoublé ses forces pour se stopper. Pour stopper le vampire assoiffé qu'il était. «William, si je monte à l'arbre, tu vas courir chez toi, me laisser, ou tu vas grimper et me tuer de toute façon ?»
William esquissa un sourire carnassier presque grimaçant. Il aurait tant voulu lui assurer qu'il ne lui ferait rien... mais le parfum de son sang occultait tous ses sens, l'étouffant presque. Il s'approcha encore à pas douloureux. Et Emily sourit. Pourquoi souriait-elle ? Elle allait mourir de ses mains ! Il ne le voulait pourtant pas...

- Ca fait trop longtemps que je me prive de ce luxe Emily... tu dois me comprendre... j'en ai besoin. Et ni les arbres ni même des ailes ne pourraient t'arracher à moi.

Qui parlait ? Lui ? Comment pouvait-il dire ce genre de chose avec ce sourire ignoble sur le visage ? Il était tellement proche maintenant... il pouvait presque déjà sentir la chaleur tendre du sang... un délice... un pêché...
Et soudain, il fit un mouvement brusque en avant. William s'était laissé surprendre, avait laissé une seconde de répit par mégarde, le vampire en avait profité.
Emily fut violemment plaquée contre un arbre par la force extraordinaire du vampire dont les yeux brillaient d'impatience et de gourmandise. Ses lèvres en frémissaient d'avance...
Celles-ci glissèrent sur la mâchoire de la jeune femme... se dirigeant délicatement vers son cou et sa gorge. Il allait le faire... il ne fallait pas... il fallait qu'il arrête tout !!
Déjà ses lèvres frôlaient la peau blanche et délicate de la gorge de la jeune femme avec convoitise. Sa bouche s'ouvrir lentement, découvrant ses croc meurtriers qui brillèrent comme la lâme d'un couteau, prête à mordre la chair pour s'abreuver de ce sang délicieux qui palpitait plus fort encore, l'invitant presque au plaisir... c'était trop facile...

Mais, alors que déjà une perle de sang coulait sur la gorge légèrement blessée de la jeune femme, le vampire une un millième de seconde d'hésitation, se demandant alors s'il devait la tuer tout de suite ou bien jouer avec elle, l'épuiser jusqu'au bout pour mieux s'en délecter ensuite...
William profita de ce moment pour ressasser ses souvenirs. Le souvenir du corps de son amie qu'il avait tué, le meurtre qu'il avait commit, les années qu'il lui avait fallut pour oublier... et surtout le fait qu'après ça, il ne pourrait jamais plus rester un simple végétarien... Alors seulement l'hésitation se fit plus forte. Le vampire semblait prêt à reculer et William ne lâcherait pas cette aubaine. Il pouvait résister... il le pouvait. Pour son passé, pour lui, pour Emily... William frémit et sa bouche recula lentement. Il ferma les yeux pour ne pas croiser le filet de sang délicieux et se frayait un chemin le long du cou de la jeune femme, ni l'odeur envoûtante et sensuelle de ce même sang...
Il réalisa qu'il tenait toujours aussi fort et violemment la jeune femme contre l'arbre. Il eu beaucoup de mal à relâcher sa prise. Mais petit à petit, il y parvint, pourtant toujours aimanté irrésistiblement par le sang de l'humaine.

Alors, enfin, le vampire vaincu recula d'un pas et se laissa tomber à genoux face à la jeune femme, les mains cachant son visage rongé de honte et de haine contre lui-même. William était épuisé et catastrophé par ce qu'il avait faillit faire. Il redoutait de recommencer... il redoutait que le vampire de revienne à la charge. Il était un monstre... un sauvage assoiffé de sang, un meurtrier... une ordure. Il aurait tant voulu mourir...

- Pardonne moi Emily... va t'en. Rentre chez toi... je ne t'approcherais plus jamais je te le promets... je vais partir...

Il était bien trop dangereux. Lui aussi avait peur. Peur parce ce qu'il savait que la prochaine fois qu'il croiserait un humain il se jetterait sûrement sur lui et n'aurait même plus la volonté de s'arrêter. Il voulait fuir, partir loin, s'exiler ailleurs...
Il était tellement déconcerté et épouvanté que l'envie de sang avait totalement disparut. Il aurait presque pu en toucher du bout des doigts qu'il n'aurait sûrement pas réagit... il se sentait totalement anéantit...

[Désolée du temps de réponse :s]

Le sourire aux lèvres sans s'en rendre compte, Emily sentait la peur monter dans ses veines. Doucement, elle la sentait comme elle sentait quand on lui faisait une piqure : elle sentait le mouvement de la peur, le chemin qu'elle se frayait parmi son sang, doucement, comme une caresse. Emily n'avait jamais peur. Elle adorait avoir peur de cette manière-là : pas d'une manière violente, douloureuse, mais de cette manière caressante.
De nouveau le monde de la jeune fille se résumait à eux deux, mais plus du tout de la façon dont il l'avait fait avant. A présent, il n'y avait que le vampire devant elle et elle-même, frêle, fragile, goutant à la sensation enivrante qui s'emparait de son corps d'une manière totalement décalée et dévergondée. Elle aurait dut avoir peur, et elle avait peur ; mais pas la bonne peur. Elle aurait dut hurler, avoir envie de partir, de fuir... Et une partie d'elle même le voulait. Sans qu'elle se décide pour autant à bouger d'un cil. Elle fixait les yeux de William, qui, de pourpre, devenaient rouge, rouge comme le sang, puis plus rouges encore que du sang. Rouge vif. Rouge brillant. Écarlate. Des yeux qui avaient faim. Dans un visage qui résistait, se relâchait, se transformait, changeait en permanence : telle seconde, William allait lui sauter dessus, et une micro seconde plus tard, il tentait de reculer. Fascinée, Emily observait. Elle avait oubliée qu'elle était le sujet de cette dispute interne.
Cela faisait donc longtemps que William se privait d'un luxe qui pourtant lui était accessible en un claquement de doigt. Cette fois, Emily sourit consciemment en prenant conscience de la bonté de cet être qui devait se sentir terriblement horrible. Quelque chose dans le genre.
Inconsciemment, la petite musicienne zooma sur le sourire carnassier qui ornait bizarrement le doux visage de celui qu'elle continuait à considérer comme son ami. Elle pencha la tête, se demandant comment il faisait ça. Lily lui donna un coup de pied magistral, dans la tête ça fait particulièrement mal. Mais que pouvait-elle faire ? William le lui avait bien dit : même des ailes ne lui seraient d'aucune utilité, et elle n'en avait pas. Alors, autant profiter de ce qui lui restait de la vie, et attendre un miracle, ou la Mort. Quel mal cela pouvait-il faire? Elle était certaine qu'elle sentirait la Mort la pénétrer comme elle avait sentit l'afflut de peur : ce serait une délicieuse caresse intérieure, traçant son chemin infini pour finir entre les lèvres douces de William.
Qui s'avançait toujours.
« Aïe... »
Le murmure lui avait échappé. Elle regarda autour d'elle, étonnée. Elle était collée contre un arbre, et les dents de William descendaient vers son cou. Comme une caresse.
* Je le savais... *
Elle semblait prête. Lily continuait à la bourrer de coups de pieds, et la tête lui tournait vaguement. Le monde tanguait. La peur avait finit par arriver à destination : cervelle atteinte. Elle ouvrit son corps. Le sang battait plus fort et plus vite dans ses veines. Pour la seconde fois de sa vie, un croc vampire transperça sa peau blanche et douce, et un gémissement s'échappa de ses lèvres. Plus rapide que la peur, la douleur fusait dans tout son corps, alors qu'un unique goutte de sang traçait son chemin sur son cou tendu. Paradoxe, une fois de plus. Emily ne devait pas être beaucoup plus humaine que William, au final.
Puis, le vampire recula. Emily faillit froncer les sourcils, se retint à temps. Le monde tanguait, tournait, et elle tournait dans l'autre sens. Il dut faire un effort pour la lâcher, puis il recula, recula, recula. Tomba à genoux.
- Pardonne moi Emily... va t'en. Rentre chez toi... je ne t'approcherais plus jamais je te le promets... je vais partir...
Emily, lentement, contourna d'aussi loin qu'elle le pouvait le tas qu'était à présent William. Elle se dirigea vers le banc, prit son sac et son ordi. Laissa tomber malencontreusement sa carte de visite : nom, téléphone, adresse e-mail, aucune localisation géographique, évidemment.
Elle lança un dernier sourire à William et partit de son pas rapide et maladroit vers la grille du parc. Arrivée là, elle se retourna une dernière fois, et chuchota d'une voix qu'un humain n'aurait jamais entendu - mais elle savait instinctivement que William l'entendrait.
« Merci... &... je... »
Elle rajouta, encore plus bas, n'étant cette fois pas sure qu'il l'entendrait :
« Je crois que j't'aime.............. bien. »

» Petit rendez vous. [ Ma femme :p ]
» Balade nocturne au clair de lune ( Pour qui voudra )
» Cauchemars et interrogations. [PV Emily Youki]